La mission de la Cédéao en Guinée entamée le 19 juillet, s’est terminée samedi dernier. Mais le nouveau Médiateur de l’institution sous-régionale dans la crise guinéenne n’a pas eu la garantie de la junte militaire au pouvoir de fixer une transition qui ne dépasse pas deux ans, conformément au souhait de l’organisation.
La mission conduite par le président Boni Yayi était chargée de mettre en application des décisions issues du Sommet Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Cédéao tenu le 3 juillet 2022 à Accra au Ghana. Il s’agissait en particulier d’amener la junte militaire au pouvoir à fixer la transition entamée dans le pays depuis le coup d’Etat du 5 septembre dernier, à deux ans, au lieu des 36 mois fixés par le Conseil national de transition.
En plus de la rencontre entre le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya et le nouveau président de la Cédéao, Umaru Cissoco Embalo, mercredi dernier, Thomas Yayi Boni a été « reçu en audience en tête-à-tête à deux reprises par le président de la transition », avant d’avoir « une séance de travail avec une délégation du CNRD conduite par le chef d’Etat-major général des Armées, Colonel Sadiba Koulibaly, entouré d’officiers supérieurs », indique le rapport de la Mission publiée dans la presse guinéenne.
Toutefois, précise le document, « les autorités de la transition, qui ne font pas de fixation sur le délai de transition de 36 mois, ont, cependant, insisté sur l’importance et le maintien des activités prévues dans le chronogramme ».
Une position ambiguë, même si la junte militaire a réitéré son «engagement à travailler en harmonie avec la CEDEAO et la Communauté internationale dans l’exécution des étapes clés de la transition dans le cadre d’un dialogue national inclusif ».
Répondant à ses interlocuteurs, l’ancien président du Bénin a déclaré « qu’il disposait d’un délai de quelques jours pour rendre compte de ses différents entretiens avec ses hôtes au président Embalo, en vue de l’appréciation et des décisions de la conférence des Chefs d’Etat avant le 1er août 2022 sur la situation en Guinée ».
Réitérant la volonté de la Cédéao de créer les conditions de liberté, de démocratie, de paix, de stabilité, de sécurité, au sein des Etats membres, Thomas Boni Yayi a encouragé « chacune et chacun à adopter un comportement de concorde nationale et de paix », pour que « la transition en cours soit consensuelle et réussie ».