La pandémie du Covid-19 gagne de plus en plus du terrain en Guinée. Le pays a dépassé les 2000 cas testés positifs au nouveau coronavirus et des régions jusque-là épargnées sont désormais touchées. La pandémie se propage maintenant dans les prisons où plusieurs morts sont déjà dénombrés. Mais contrairement à d’autres pays d’Afrique comme le Sénégal où plusieurs prisonniers ont été graciés, le président Alpha Condé n’a encore pris aucune mesure pour décongestionner les centres de détention.
A la date du samedi 9 mai 2020, la Guinée comptait 2042 cas positifs au Covid-19 pour 700 malades guéris, selon des chiffres livrés par Africa Guinée. Une situation inquiétante, surtout que la pandémie gagne désormais des régions jusque-là épargnées, comme la Préfecture de Pita qui a enregistré son premier cas, le même jour.
Le patient est arrivé dans la commune de Leye Miro, dans le district de Banbadion situé à 100 km de Pita (centre), en provenance de Conakry, selon la même source. Il y est resté quelques jours avant d’être renvoyé à Conakry pour effectuer des tests, parce suspecté de développer la maladie. Les résultats du test seront positifs.
Une propagation du Coronavirus qui n’épargne pas les prisons surpeuplées de Guinée. Rien qu’à la maison centrale de Conakry, la plus grande prison en Guinée, cinquante cas positifs au Covid-19 et plusieurs décès ont été enregistrés, toujours selon la même source.
Une situation inquiétante, d’autant plus que le président Alpha Condé tarde encore à gracier les prisonniers les moins dangereux pour décongestionner les geôles du pays.
Mais l’inertie du président Condé s’expliquerait par la campagne initiée par le ministère de la Justice guinéen, qui aurait lancé une vaste opération de dépistage de tous les détenus, afin d’éviter qu’ils ne soient de gros risques de contamination pour la population s’ils devaient être libérés.
Quoi qu’il en soit, cette campagne devrait s’accélérer au risque de voir le Coronavirus faire encore plus de dégâts dans les prisons guinéennes et gagner notamment les centres pénitenciers de l’intérieur du pays, encore épargnés par cette avancée de la pandémie dans le pays.
Pour rappel, le président guinéen a maintenu les élections législatives couplées à un référendum le 22 mars dernier en Guinée, alors que le Coronavirus avait déjà gagné beaucoup de pays dans le monde et en Afrique. Une situation qui avait poussé les observateurs de l’Union européenne, de l’Union africaine, ou encore de la Cedeao, à ne pas superviser le scrutin, alors que l’opposition appelait au boycott, accusant Alpha Condé de vouloir se tailler une nouvelle constitution lui permettant de briguer un troisième mandat. De violents affrontements avaient alors fait une dizaine de morts.