CEDEAO

Le CNT, l’organe législatif de la transition en Guinée, s’est réuni en session plénière, hier mercredi 11 mai, et a adopté le chronogramme qui doit déboucher sur le retour à l’ordre constitutionnel. La durée de la transition a ainsi été revue à une légère baisse et fixée à 36 mois, au lieu des 39 mois proposés par le chef de la junte , Mamady Doumbouya. Une décision d’ores et déjà rejetée par la classe politique, qui appelle à manifester.

Le chronogramme a été voté à une écrasante majorité des conseillers du CNT. Seuls trois d’entre eux ont voté contre, alors qu’un seul s’est abstenu.

Toutefois, des rapporteurs de différentes commissions de l’organe consultatif ont émis des griefs lors des débats, notamment sur la durée de la transition qui reste assez longue et sensiblement égale à une mandature. D’autres ont pointé la procédure bâclée de la plénière qui n’a pas laissé le temps aux conseillers de s’imprégner du contenu du document qu’ils devaient voter. Des questionnements également sur la légitimité du CNT à choisir seul le programme de la transition, sans la classe politique notamment, ont été également émis.

La plénière qui s’est tenue au Palais du peuple, dans une atmosphère souvent tendue, aura duré à peine deux heures, avant un vote à main levée. Certains conseillers qui voulaient s’exprimer ont été privés de parole.

Mais d’ores et déjà, la classe politique qui n’a pas été associée à l’élaboration de ce chronogramme, a rejeté le calendrier, ainsi adopté. Les principaux partis politiques regroupés au sein du G58 estiment que le CNT n’a ni les prérogatives, ni la légitimité de déterminer la durée de la transition. Ils exigent un chronogramme adopté d’un commun accord, de manière inclusive, avec eux. Selon eux, le rôle du CNT doit se limiter à légiférer. Pour ces partis, le choix de la durée de la transition doit inclure le CNRD, les acteurs politiques et la société civile.

Même son de cloche du côté du Front national de défense de la Constitution (FNDC), qui a dit, hier soir, son opposition à ce chronogramme fixé par le CNT. Le mouvement dirigé par Foniké Mbengué, a annoncé des manifestations dans les prochains jours pour marquer son désaccord.