C’est une situation générale catastrophique de la Guinée qu’a dressée le Premier ministre guinéen, Mohamed Béavogui après une tournée d’un mois effectuée à l’intérieur du pays, avec les membres de son gouvernement. Le dénuement est total et alarmant.

Le Premier ministre guinéen, Mohamed Béavogui a été reçu par le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya, en même temps que les membres de son gouvernement, samedi, au palais présidentiel. C’était pour faire le compte-rendu de sa tournée d’un mois à l’intérieur du pays pour s’enquérir des réalités que vivent les populations. Le bilan de la mission est alarmant.

« Le constat est douloureux, il faut le dire. Nous avions une compréhension de ce que nous croyions être la Guinée, mais le constat est encore plus violent. Nous avons vu une Guinée à l’intérieur où il y avait, dans une grande partie, l’absence de l’État. Il y avait l’absence de gouvernance, il y avait l’absence des commis de l’État… Les hommes manquent, les moyens manquent, les systèmes manquent », a confessé le chef du gouvernement devant le président guinéen, dans des propos rapportés par RFI.

« Le deuxième constat que nous avons eu, monsieur le président, c’est le manque d’infrastructures : à l’intérieur de nos régions, pour voyager d’une préfecture à l’autre, c’était la croix et la bannière. Et quand nous sommes arrivés dans nos préfectures, il n’y avait pas les moyens de quitter les préfectures pour aller dans les zones agricoles. Enfin, quand les préfets ou les sous-préfets voulaient nous recevoir, certains n’avaient même pas de bureau », a poursuivi Mohamed Béavogui.

« La conclusion principale que nous pouvons tirer de cette mission, c’est qu’il est temps que tous les Guinéens se mettent ensemble, qu’ils travaillent. Nous n’avons pas le temps de nous bagarrer. Les Guinéens souffrent, il y a les moyens de réduire cette souffrance, cela se fera dans la paix et le dialogue», a encore dit l’ancien fonctionnaire des Nations Unies.

Un coup d’Etat militaire a renversé, le 5 septembre dernier, l’ancien président Alpha Condé, qui venait d’être réélu pour un troisième mandat jugé anticonstitutionnel par l’opposition guinéenne et même une partie de la communauté internationale. La période préélectorale avait été marquée par des manifestations durement réprimées, causant des dizaines de morts.