CEDEAO                        

La presse privée guinéenne monte au créneau pour protester contre les dérives de la junte militaire au pouvoir, notamment les restrictions imposées à la diffusion de l’information, comme la limitation ou le non accès à Internet. Ainsi, les associations de presse guinéennes ont annoncé, lundi, avoir pris la décision de boycotter toutes les activités des autorités, tant que ces mesures ne seront pas levées.

Dans un communiqué publié, lundi, les organisations représentant des télévisions, radios, journaux et sites d’information privés, avaient annoncé « une journée sans presse mardi » et une marche de protestation le 1er juin prochain.

Ces organisations dénoncent la saisie, la semaine dernière, des émetteurs de deux radios du groupe de presse Afric Vision, la restriction ou le blocage de l’accès à des sites d’information et des réseaux sociaux populaires. Elles condamnent aussi les propos du porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoul Diallo, qui a déclaré que les autorités feraient fermer tout média qui contribuerait « à saper l’unité nationale » ou « à soulever les Guinéens les uns contre les autres ».

Le porte-parole du gouvernement, par ailleurs ministre des Télécommunications que ces organisations de la presse déclarent comme étant « ennemi de la presse guinéenne ».

Ousmane Gaoual Diallo avait, pourtant, démenti une quelconque implication des autorités dans les actions menées contre le groupe de presse Afric Vision ou encore les perturbations sur Internet.

Quoi qu’il en soit, depuis la semaine dernière, il est noté en Guinée des difficultés ou l’impossibilité d’accès sans VPN à des sites d’information ou des réseaux sociaux tels que Facebook, WhatsApp, Instagram ou TikTok.

Des blocages notés qui coïncident avec le nouvel appel à manifester, lancé par l’opposition. Des marches prévues ce mercredi et demain jeudi à Conakry. Les dernières manifestations à l’appel de l’opposition, notamment les Forces vives de Guinée, le 10 mai dernier, avaient été particulièrement violentes et avaient fait 7 morts, selon les organisateurs, 3 selon les autorités.

La junte militaire avait d’ailleurs accédé à une des revendications de l’opposition, en libérant, le soir-même, les 3 leaders du FNDC, qui étaient détenus en prison depuis 10 mois sans jugement.

Les Forces vives réclamaient également, entre autres, la libération des nombreux prisonniers politiques en Guinée, dont plusieurs dignitaires de l’ancien régime dirigé par Alpha Condé, renversé par un coup d’Etat le 5 septembre 2021.