L’opposition guinéenne ne reconnait pas les résultats des élections

Les bureaux du président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, et le siège de son parti, sont fermés depuis le 20 octobre 2020, au lendemain de l’élection présidentielle en Guinée, sur ordre des autorités guinéennes. Les avocats du parti d’opposition avaient déposé un recours pour la réouverture de ces locaux. Ils ont été encore déboutés, après le verdict rendu par un juge des référés, mercredi 3 février 2021.

Le tribunal de Première instance de Dixinn, a rejeté, mercredi dernier, le recours introduit par les avocats de Cellou Dalein Diallo pour obtenir la libération du siège et des bureaux de sa formation politique (UFDG), fermés depuis le lendemain de l’élection présidentielle d’octobre dernier.

Me Salifou Béavogui, porte-parole du collectif des avocats de la défense de l’UFDG a réagi à cette décision et a annoncé qu’ils vont interjeter appel.

« La charte des partis politiques a été violée. Aujourd’hui, tous les autres partis politiques tiennent leur assemblée hebdomadaire, fonctionnent librement. Il n’y a pas de raison que c’est seulement l’UFDG et son siège qui peuvent être fermés. La partie adverse nous a posé la question de sécurité, ainsi que l’incompétence du juge. Nous avions estimé que le juge aurait eu le courage d’ordonner la réouverture des lieux, parce qu’en réalité, c’est cette mesure qui devait être appliquée », a confié l’avocat à RFI.

« Donc, l’appel sera relevé dans les dix minutes qui suivent contre cette décision. Nous irons devant le juge de la cour d’Appel d’une part et d’autre part, nous assignerons également au fond pour obtenir la libération des lieux, parce que ces lieux-là appartiennent à l’UFDG, appartiennent au parti politique régulièrement constitué. Il n’y a pas de raison que ces lieux soient fermés par la force », a-t-il ajouté.

Les opposants interdits de quitter le pays

Les forces de l’ordre avaient investi les bureaux de l’UFDG situés à Hamdallaye-CBG et le siège du parti, à la Minière, le 20 octobre dernier, deux jours seulement après l’élection présidentielle guinéenne. Le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, avait déclaré avoir remporté les élections dès le premier tour, affirmant détenir les chiffres et les preuves de sa victoire. La fermeture de ses locaux avait été justifiée par l’Agent judiciaire de l’Etat pour des raisons sécuritaires.

Le leader de l’opposition guinéenne avait également été assigné à résidence, sa maison encerclée pendant plusieurs jours par les forces de sécurité.

Le 4 décembre dernier, l’épouse du président de l’UFDG, Hadja Halimatou Dalein avait été bloquée à l’aéroport de Conakry et empêchée de quitter le pays, alors qu’elle était en partance pour Dakar.

Moins d’un mois plus tard, en fin décembre dernier, c’est Cellou Dalein Diallo lui-même, qui a été refoulé de l’aéroport de Conakry, alors qu’il se rendait à Bamako où il devait prendre part aux obsèques du chef de file de l’opposition malienne, Soumaila Cissé.

D’autres opposants dont Sidya Touré, Abé Sylla, Mohamed Tall ou encore l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Abdoulaye Yéro Baldé, ont subi le même sort depuis octobre dernier.