Les putschistes au pouvoir en Guinée depuis le renversement de l’ancien président, Alpha Condé, ont publié, hier, la Charte de la transition. Un document qui détermine le cadre juridique de la transition, mais n’en fixe pas la durée. Il précise également que les personnes qui participeront à cette transition ne pourront pas être candidats aux prochaines élections nationales et locales. Les responsables de l’ancien régime sont exclus de cette transition.

Trois jours seulement après la fin des concertations nationales initiées par les militaires et entamées depuis le 14 septembre dernier, la junte au pouvoir a publié, hier lundi 27 septembre 2021, la Charte qui guidera la transition en Guinée. Le document a été lu en intégralité, lors du journal du soir, à la télévision nationale (RTG).

Mamady Doumbouya ne sera pas candidat aux prochaines élections

Une première mesure forte au crédit des militaires, toutes les personnes participant à la transition seront interdites de candidature aux prochaines élections nationales et locales. Une règle qui concerne au premier chef, le leader des putschistes et actuel chef de l’État, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya.

Toutefois, précise le document, les membres de l’ancien gouvernement sous le régime d’Alpha Condé, sont exclus d’office de cette transition.

La Charte ainsi définie s’appliquera jusqu’à l’instauration d’une nouvelle Constitution guinéenne. Elle détermine le cadre juridique de la période de transition. Toutefois, la durée de cette transition n’a toujours pas été fixée. Mais les organes qui seront mis en place et les règles qui les régiront ont été annoncés par les militaires.

Les institutions qui mèneront cette transition sont le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) etson président, le colonel Mamady Doumbouya. Il y aura ensuite un gouvernement et un Conseil national de transition (CNT), qui servira de Parlement. Il sera composé de 81 membres, choisi parmi les partis politiques, les forces vives de la nation, dont les organisations syndicales, patronales, de jeunesse et des forces de défense et sécurité. Ces franges de la société guinéenne qui avaient pris part aux concertations.

La durée de la transition sera fixée par le CNT

La Charte fixe les missions et devoirs des différents organes et précise que chaque groupe nommé dans ce CNT devra comporter un minimum de 30% de femmes.

Par ailleurs, souligne le texte, la mesure interdisant à toutes les personnes participant à la transition de participer aux prochaines élections nationales et locales, à commencer par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya est « une disposition n’étant susceptible d’aucune révision ».

Autre mesure forte de cette charte, les membres du gouvernement et les responsables d’institutions en vigueur sous le régime du président déchu Alpha Condé sont exclus de la transition dont la durée sera fixée par le CNT et les forces vives de la nation.

Les putschistes n’ont, toutefois, fait aucune communication sur le sort du président déchu, Alpha Condé, toujours endétention et dont la communauté internationale, notamment la Cédéao, exige la libération immédiate.