La junte au pouvoir en Guinée, a annoncé, vendredi 13 mai, l’interdiction des manifestations publiques dans le pays durant la transition en cours, depuis le putsch qui a renversé l’ancien président Alpha Condé, le 5 septembre dernier.

En effet, dans un communiqué lu à la télévision nationale (RTG), vendredi soir, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), a interdit «toutes manifestations sur la voie publique, de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme jusqu’aux périodes de campagne électorale». 

Une décision qui intervient deux jours seulement après la fixation de la Transition pour une durée de 36 mois par le CNT. En plus clair, les manifestations sont interdites en Guinée pendant trois ans.

Inutile de dire que la classe politique, les organisations de la société civile et celles des droits de l’homme ont, tout de suite, fustigé une telle décision. 

Le Front national de défense de la Constitution (FNDC), condamne une décision illégale et illégitime. La plateforme qui a mené la lutte contre le 3ème mandat d’Alpha Condé a fustigé « la volonté manifeste du CNRD de s’éterniser au pouvoir en muselant toutes les forces sociales et politiques du pays ». 

D’ores et déjà, Foniké Mbengué, le responsable de cette structure, et ses camarades, ont annoncé qu’ils ne se soumettront pas à cette interdiction et que les manifestations reprendront dans le pays, puisque c’est un droit.

Les Organisations de défense des droits de l’homme, ont également condamné la mesure, rappelant que le droit de manifester est garanti par les conventions internationales et même par la charte de transition guinéenne. Autant dire que les tensions sont loin de s’estomper en Guinée où les actes posés par la junte au pouvoir sont de plus en plus impopulaires.