Le chef du régime militaire en Guinée a annoncé l’organisation d’un référendum constitutionnel en 2024, étape vers un retour des civils au pouvoir, plus de deux ans après le coup d’Etat qui a renversé le président Alpha Condé.
“Au cours de la nouvelle année, sera soumise au référendum une nouvelle Constitution qui nous ressemble et nous rassemble”, a dit le colonel Mamadi Doumbouya, dans un discours de fin d’année dimanche soir, sans donner de date. Il a promis “une Constitution approuvée par le peuple et qui n’est pas du copier-coller mais une Constitution qui s’inspire du passé pour bâtir ensemble notre avenir”.
Le chef des militaires au pouvoir a également indiqué que des personnes nommées par l’Etat seront prochainement désignées pour diriger les conseils municipaux, élus en 2018 et dont les mandats s’achèvent au premier trimestre de 2024.
La quasi-totalité des conseils municipaux sont actuellement dirigés par des responsables des partis de l’ex-président Condé et de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, très critiques contre la gestion des militaires.
Le colonel Doumbouya a lié ces annonces à la volonté de “poursuivre les efforts considérables de retour à l’ordre constitutionnel, par l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes de la base au sommet en respectant”, selon lui, le programme de transition pour un retour des civils au pouvoir. Le colonel Doumbouya a conduit le coup d’Etat militaire qui a renversé le président civil Alpha Condé, au pouvoir depuis plus de dix ans, le 5 septembre 2021.
Alpha Condé était devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de Guinée après des décennies de régimes autoritaires ou dictatoriaux, mais sa volonté de se maintenir au pouvoir, en modifiant la Constitution pour briguer un troisième mandat, avait soulevé une forte contestation, fortement réprimée, jusqu’à sa chute.
Après le putsch de 2021, le colonel Mamadi Doumbouya s’est fait investir président et s’est engagé sous la pression internationale à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de deux ans à partir de janvier 2023. Il a promis de refonder un Etat miné par les divisions et par une corruption réputée endémique. Son gouvernement a engagé un grand nombre de poursuites contre des proches de l’ex-président Condé.