Le président de la République de Sierra Leone, Julius Maada Bio a effectué, hier lundi 11 octobre 2021, une visite de travail et d’amitié à Conakry. C’est le premier chef d’Etat à effectuer une visite officielle en Guinée depuis le coup d’Etat perpétré le 5 septembre dernier, renversant l’ancien président, Alpha Condé.
L’avion du président Sierra léonais, Julius Maada Bio a atterri, hier lundi, dans la matinée à Conakry, où il a effectué une visite d’amitié et de travail. Il a été accueilli à sa descente d’avion par le président de la Transition, le colonel Mamady Doumbouya, entouré de nombreux membres du CNRD.
Les deux chefs d’Etat ont eu un premier entretien au Salon d’honneur de l’aéroport. Julius Maada Bio et le colonel Mamady Doumbouya ont ensuite eu un second tête-à-tête dans un hôtel de la banlieue de Conakry. Le président Sierra léonais est le premier chef d’Etat à effectuer une visite officielle en Guinée depuis le renversement du président Alpha Condé à la suite du coup d’Etat du 5 septembre dernier.
Pays frontalier de la Guinée, la Sierra Leone avait vigoureusement dénoncé la fermeture unilatérale de la frontière entre les deux pays sur décision de l’ancien président, Alpha Condé. L’ex chef de l’Etat guinéen avait pris la même décision à l’endroit du Sénégal et de la Guinée-Bissau, au lendemain de saréélection très contestée à un troisième mandat.
Profitant de la tribune de la 58ème session ordinaire de la Cédao, le samedi 23 janvier 2021, il avait dénoncé la décision d’Alpha Condé de fermer les frontières, mais également des incursions répétées des troupes armées guinéennes dans la région frontalière de Yenga.
« La Sierra Leone observe avec une profonde inquiétude la multiplication des incursions des troupes guinéennes dans la région de Yenga, qui se trouve dans le territoire souverain incontesté de la Sierra Leone. Le problème reste non résolu et nos homologues guinéens ont continué d’empiéter sur les frontières terrestres et maritimes de la Sierra Leone », avait-il déploré devant ses pairs de la Cédeao.
Julius Maada Bio s’était également dit très préoccupé par « les restrictions imposées » par le gouvernement guinéen, qui entravent la libre circulation des marchandises et des personnes entre les deux pays et provoquent « une énorme perte économique pour les deux pays ».
Il avait ensuite exhorté la Cédeao « à créer de toute urgence un comité spécial pour examiner la question non résolue de Yenga entre les deux pays par le biais d’un engagement diplomatique en vue de trouver une solution durable à ce différend frontalier ».
Nul doute que ces questions frontalières entre les deux pays ont été évoquées lors des entrevues entre les deux chefs d’Etat. Une manière également de raffermir les relations diplomatiques entre les deux pays, quelque peu écornées pendant le régime de l’ex président, Alpha Condé.