Alpha Condé, président de la République de Guinée depuis 2010.

Une mission conjointe composée de représentants de l’ONU, de l’Union africaine et de la Cédéao, est à Conakry depuis hier, jeudi 1er octobre. Elle a entamé aussitôt des consultations avec les acteurs de la crise guinéenne à moins de 3 semaines de l’élection Présidentielle du 18 octobre prochain. Le président Alpha Condé, candidat à un troisième mandat controversé, a donné les assurances d’un scrutin pacifique aux missionnaires.  

A un peu plus de deux semaines de l’élection Présidentielle guinéenne, le 18 octobre prochain, les craintes de violences sont réelles. Surtout après le dernier discours du Président Alpha Condé jugé ethniciste et guerrier. Une sortie qui n’est pas pour désamorcer la crise politique provoquée par la décision du Président sortant de briguer un troisième mandat contesté par l’opposition. C’est tout le sens de la mission conjointe composée de représentants de l’Onu, de l’Union africaine et de la Cédéao, qui est arrivée à Conakry, hier jeudi.  

La mission qui a mené ses activités au pas de charge, a d’abord rencontré Alpha Condé au palais présidentiel, à Conakry ; a exprimé sa satisfaction au sortir de cette audience après les assurances données par le Président guinéen d’organiser des élections libres et pacifiques, le 18 octobre prochain.

Dans la foulée, la mission a rencontré la Commission électorale indépendante, (Céni), en milieu d’après-midi. « C’était essentiellement pour venir s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. Savoir aussi ce qui reste à faire, éventuellement si la Ceni a des demandes ou des sollicitations, qu’elle soit en mesure de porter ça à la connaissance de ces émissaires », a expliqué à RFI, Mamady Kaba, Porte-parole de la Ceni, à propos de cette rencontre.

Le FNDC charge la Cédéao

Dans la soirée, c’était au tour du Front national de défense de la constitution,(FNDC),de rencontrer la mission conjointe. Une rencontre qui ne semble toutefois pas rassurer les leaders de cette Plateforme qui regroupe la société civile et l’opposition guinéenne. « Nous avons compris désormais que la Cédéao est le syndicat des chefs d’États, surtout pour la Cédéao côté francophone. Nous leur avons dit que s’il y a coup d’État militaire, c’est eux qui ont été complices et qu’on les empêcherait de venir ici nous dire ce qu’ils ont dit aux Maliens », a déclaré Faya Millimono, l’un des leaders de la Plateforme, à l’issue de la rencontre.

Pour sa part, la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchway, a indiqué que l’objectif de la mission est de parvenir,« à une élection libre, pacifique et transparente ».

Elu pour la première fois en 2010 et réélu en 2015, Alpha Condé,(82 ans), se présente pour un troisième mandat contesté par l’opposition guinéenne. Mais le Président sortant estime que la réforme constitutionnelle qu’il a fait voter le 22 mars dernier lui donne le droit de se présenter au prochain scrutin présidentiel, alors que la Constitution guinéenne limite le nombre de mandats présidentiels à deux.