Alors que tous les regards se tournent vers la Guinée après les lourdes sanctions infligées par la Cédéao, dimanche, au Mali, la junte militaire au pouvoir depuis le renversement d’Alpha Condé, le 5 septembre dernier, a initié une rencontre entre le gouvernement et les différents partis politiques pour discuter de la Transition. La réunion présidée par le ministre de l’Administration du territoire, Mory Condé, a duré plus de trois heures, hier.
Les nouvelles autorités guinéennes ont donc accédé à la demande des partis politiques guinéens, en organisant, hier, une rencontre entre le gouvernement, à travers le ministère de l’Administration du territoire et les acteurs politiques, concernant la Transition en cours dans le pays.
Une grande première, qui intervient au lendemain des lourdes sanctions infligées par la Cédéao au régime militaire en place au Mali, qui a annoncé récemment une transition de 5 ans au lieu de la période de 6 mois initialement retenue
Le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Mory Condé, a ainsi rassemblé autour de la table des discussions, l’essentiel de la classe politique dont le Rassemblement du peuple de Guinée, le RPG du président déchu, Alpha Condé.
L’ordre du jour était essentiellement consacré à la Transition en cours dans le pays, alors que la junte militaire au pouvoir tarde encore à publier un chronogramme précis et une date pour les prochaines élections, en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel en Guinée.
Si du côté du gouvernement on se réjouit de la participation de la classe politique à cette rencontre, estimant que cela traduit une volonté d’accompagner la Transition, certains leaders politiques accusent le CNRD de manquer de considération aux acteurs politiques et de ne pas vouloir les impliquer dans la Transition.
Pour rappel, dimanche, à l’issue d’un sommet extraordinaire à Accra, la Cédéao a entériné les décisions prises par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). À savoir : gel des avoirs maliens ; aides financières coupées ; fermeture des frontières entre les États membres et le Mali ; suspension des transactions avec Bamako, à l’exception des produits médicaux et de première nécessité, des produits pétroliers et de l’électricité ; gel des actifs et des avoirs du Mali dans toutes les banques centrales des pays membres de la Cédéao ; gel des avoirs du gouvernement et des entreprises d’État du Mali dans toutes les banques commerciales de la Cédéao ; retrait des ambassadeurs de tous les pays membres au Mali ; activation immédiate de la force en attente de la Cédéao, pour prévenir tout risque de déstabilisation.
Des mesures très lourdes qui devraient, en effet, interpeller le chef de la junte en Guinée, le Colonel Mamady Doumbouya, qui maintient encore le flou autour de la durée de la Transition en cours en Guinée.