Le leader des jeunes du FNDC, Foniké Mbengué

Le leader du Front national de défense de la constitution (FNDC), Oumar Sylla, alias Foniké Mbengué et deux de ses camarades, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo Bah, emprisonnés sous la junte militaire en Guinée, ont refusé, lundi soir, d’être libérés contre leur renoncement à militer, a indiqué le pool d’avocats qui les défend. Un niet catégorique opposé aux chefs religieux, des imams et des prêtres de Conakry, qui ont initié une médiation pour la paix en Guinée, après une rencontre, le même jour, avec le Premier ministre Bernard Goumou et le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright. Une rencontre boudée par l’opposition regroupée au sein du collectif des Forces vives.

 

Cette offre, selon le collectif d’avocats, a été soumise à Foniké Mbengué et ses camarades, alors que les chefs religieux tentent depuis des semaines d’instaurer un dialogue entre la junte et l’opposition. L’offre a été faite à la veille du début d’une série de manifestations dans le pays à l’appel de l’opposition.

La libération des trois leaders du FNDC et de tous les prisonniers politiques selon l’opposition, est d’ailleurs une des revendications essentielles des organisateurs de ces manifestations. L’opposition exige aussi l’ouverture d’un dialogue crédible en vue d’un retour rapide des civils à la tête du pays et la levée de l’interdiction de toute manifestation instaurée par la junte dans le pays en 2022.

L’évêque Jacques Bourdon, porte-parole des religieux a assuré, à l’issue de la rencontre avec les représentants du gouvernement, lundi, que les lignes ont bougé, malgré l’absence de l’opposition. Il a ajouté que les autorités étaient prêtes à une libération sous contrôle judiciaire des trois prisonniers.

Dans un communiqué publié mardi, le collectif des avocats des détenus indique que la médiation qui s’est rendue, lundi soir, à la prison de Conakry, « était porteuse du message selon lequel le gouvernement a accédé à la demande de mise en liberté sous contrôle judiciaire des détenus contre la garantie, dorénavant, de non-poursuite de leur combat citoyen, notamment l’organisation des manifestations pacifiques ».

Toutefois, précisent les avocats, les prisonniers « rejettent toute offre de libération sous contrôle judiciaire et tout engagement de renonciation à leur combat citoyen » et « exigent l’ouverture immédiate de leur procès (…) à défaut, leur remise en liberté ».

Foniké Mbengué et Ibrahima Diallo sont détenus depuis juillet 2022, sans jugement, alors que Mamadou Billo Bah a été emprisonné depuis janvier 2023.

Depuis l’arrivée de la junte militaire au pouvoir en Guinée après le putsch du 5 septembre 2021, plusieurs leaders politiques, notamment des responsables de l’ancien régime ont été arrêtés et des poursuites judiciaires sont lancées contre d’autres.

Sous la pression internationale, les militaires ont promis de rendre le pouvoir aux civils d’ici à fin 2024.