Arrivé en Guinée, hier mercredi, le nouveau président en exercice de la Cédéao, Umaru Cissoco Embalo a rencontré le chef de la junte militaire en Guinée, le colonel Mamady Doumbouya. Le président bissau-guinéen aurait vivement recommandé au tombeur d’Alpha Condé de fixer une transition qui ne dépasse pas deux ans, conformément au souhait de l’organisation sous-régionale.

Porté à la tête de la Cédéao le 3 juillet dernier, lors de la 61ème session de l’institution à Accra, au Ghana, le président bissau-guinéen Umaru Cissoco Embalo a mené la mission de l’organisation en Guinée où il est arrivé, mercredi, trouvant sur place le nouveau Médiateur de la Cédéao pour la Guinée, l’ancien président du Bénin, Thomas Yayi Boni, qui l’avait précédé à Conakry la veille. Le nouveau président de la Commission de l’organisation, le Gambien Omar Alieu Touray, qui a remplacé à ce poste, Jean Claude Kassi Brou, fait également partie de cette mission de haut niveau.

Le président Embalo a rencontré, peu de temps après son arrivée à Conakry, hier, le colonel Mamady Doumbouya. Selon une source diplomatique qui a assisté à la rencontre, citée par la presse guinéenne, le chef de l’Etat bissau-guinéen a eu des discussions cordiales, mais franches avec le chef de la junte.

« Je vous encourage, mon frère, à proposer un chronogramme qui ne dépassera pas deux ans. Tant qu’on peut éviter les sanctions de la Cédéao, il faut les éviter », aurait, en effet, suggéré le président Embalo à Mamady Doumbouya, selon la même source. Les mêmes propositions faites donc au Burkina Faso et au Mali,  où des transitions sont également en cours.

Le président de la transition guinéenne a dit à son homologue qu’il prend bonne note de ces suggestions. Mais selon plusieurs sources, la Guinée devrait accepter cette proposition.

Les deux hommes n’ont fait aucune déclaration à la presse à l’issue de leur entrevue, avant le départ pour l’aéroport de Conakry du président Embalo, qui a quitté la Guinée le même jour.

A charge maintenant pour le Médiateur de la Cédéao, Yayi Boni, de poursuivre les discussions avec les parties prenantes. Des pourparlers qui s’annoncent difficiles, cependant, en l’absence des deux leaders de l’opposition, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, actuellement hors du pays. Mais également dans un contexte marqué par des tensions entre la junte, les différents partis politiques et le FNDC, avec les arrestations de plusieurs leaders politiques, dont ceux du dernier gouvernement d’Alpha Condé, membres du RPG.

Pour rappel, le CNT a fixé la transition à 36 mois en Guinée. Une proposition rejetée par la classe politique et les organisations de la société civile. La Cédéao devrait statuer sur le sujet lors de sa prochaine réunion en fin juillet prochain.