Emprisonnés depuis plus de trois mois à Conakry, sans être jugés, le coordinateur du Front national de défense de la constitution (FNDC), Oumar Sylla, alias Foniké Mbengué, et Ibrahima Diallo, un autre responsable de l’organisation dissoute par la junte militaire au pouvoir, ont décidé d’entamer une grève de la faim.
C’est en fin juillet dernier qu’Ibrahima Diallo et Oumar Sylla ont été arrêtés, après des manifestations à l’appel du FNDC, qui avaient été interdites par les autorités militaires et qui avaient fait 5 morts à Conakry. Le gouvernement de la transition avait ensuite annoncé la dissolution de cette organisation qui regroupe des organisations de la société civile, des partis politiques et des syndicats.
Ces deux responsables sont incarcérés depuis cette période, sans aucun jugement, alors que plusieurs observateurs estiment que leurs dossiers sont totalement vides et qu’ils sont détenus de manière arbitraire.
Une des autres personnes arrêtées, Saikou Yaya Barri, a été autorisée à être évacuée en Tunisie pour des soins médicaux après de graves problèmes de santé.
Les ONG et organisations de la société civile ont souvent dénoncé les longues périodes de détention préventive, dans un contexte marqué par des conditions particulièrement difficiles dans les prisons guinéennes. D’ailleurs, plusieurs responsables politiques sont décédés en détention, notamment après l’élection de l’ancien président Alpha Condé pour un troisième mandat et les manifestations qui s’en étaient suivies.
Déjà Incarcéré en septembre 2020, Foniké Mbengué était resté à la prison centrale de Conakry pendant quatre mois, avant d’entamer une grève de la faim pour exiger son jugement, avant sa libération.
Tout comme Saïkou Barri, le coordinateur du FNDC, Oumar Sylla, a également des problèmes de santé récurrents, selon ses proches. Malgré cela, il a déjà annoncé qu’avec Ibrahima Diallo, ils se contenteront, désormais, de ne boire uniquement que de l’eau.
Une situation très préoccupante, qui fait craindre le pire et qui ne manquera certainement pas de faire réagir les organisations des droits de l’homme, ainsi que la société civile en Guinée.