Ça se corse pour Alpha Condé. Alors que le Procureur général a annoncé des poursuites judiciaires contre l’ancien président guinéen et 26 autres hauts responsables de son régime, le Front national de défense de la constitution (FNDC), qui a porté plainte contre l’ex chef de l’Etat, a annoncé avoir déposé, mercredi 4 mai, de nouvelles preuves contre l’ancien homme fort de Conakry, pour faciliter l’instruction.
Des actes de décès, des vidéos et photos des exactions commises, des rapports de plusieurs ONG, entres autres, constituent le second lot de preuves, remis par le FNDC au Procureur général, Charles Alphonse Wright.
L’organisation qui était au premier rang de la contestation contre un troisième mandat d’Alpha Condé, a demandé au Procureur, d’examiner ces nouveaux éléments, d’effectuer des compléments d’enquête, en retrouvant notamment les familles des victimes, entre autres, pour alimenter son instruction.
Condé et Cie interdits de sortie du territoire…
Le FNDC poursuit la collecte d’éléments et un troisième lot de preuves pourrait être remis au Procureur a confié à RFI, Me Vincent Brengarth, un des avocats du collectif. « Avec l’ouverture d’une enquête par le Procureur, des gens qui craignaient des représailles pourraient accepter de témoigner », a-t-il, en effet, indiqué. « Nous restons actifs pour éviter à tout prix une impunité. Le dossier est complexe et les plaignants peuvent aider à la collecte des preuves», a-t-il ajouté.
Pour sa part, le FNDC dit ne pas exclure de saisir la Cour pénale internationale, si l’action de la justice guinéenne est entravée.
Poursuivi avec 26 personnalités de son défunt régime pour crimes, exactions, tortures, séquestration ou enlèvement, l’ancien président guinéen (2010-2021), est désormais sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire national.
La justice a également ordonné la saisie conservatoire de ses biens, jusqu’à la clôture de l’enquête en cours.