Le CNRD a diffusé un communiqué, mardi soir, annonçant l’autorisation de visites à Moussa Dadis Camara et Sékouba Konaté les deux anciens dirigeants de la junte au pouvoir entre fin 2008 et fin 2010. Il ne s’agit, toutefois, pas d’entraver les procédures judiciaires en cours, précisent les nouvelles autorités de la Transition. 

D’ailleurs, le lieutenant-colonel Aminata Diallo, qui a lu le communiqué à la télévision nationale (RTG), précise que ce sont Moussa Dadis Camara et Sekouba Konaté, qui ont formulé la demande de pouvoir entrer dans le pays. Il ne s’agit donc pas d’un retour pérenne, mais de visites « au cas par cas » et suivant des  « modalités concrètes », que doit déterminer le gouvernement, souligne le CNRD, ajoutant avoir accédé à leur demande de visiter temporairement la Guinée.

Toujours selon les nouvelles autorités guinéennes, « cet acte purement humanitaire ne traduit en rien une volonté d’ingérence dans une quelconque procédure judiciaire », faisant référence au procès en vue du massacre du 28 septembre 2009, qui avait fait plus de 150 morts au stade de Conakry.

ll faut rappeler, à ce titre, qu’une délégation de la Cour pénale internationale a demandé en fin de semaine dernière la tenue d’ici trois mois du procès. Des crimes pour lesquels,  Moussa Dadis Camara nie toute implication. N’empêche, il fait partie de la douzaine de personnes citées à comparaître dans cette affaire depuis fin 2017. 

Ce qui n’est pas le cas de son ancien ministre de la Défense, Sekouba Konaté, qui vit pourtant hors du pays depuis plus de 10 ans.

De même que l’ex chef de la junte, Moussa Dadis Camara, qui avait échappé à une tentative d’assassinat en fin 2009 et qui s’est exilé depuis lors au Burkina Faso.

Si le retour annoncé des deux hommes est perçu comme une bonne chose, dans le sens du respect de leurs droits, les associations des Droits de l’homme et des victimes, exigent que Moussa Dadis Camara réponde de ses actes dans le cadre des évènements du 28 septembre 2009.