Les chefs d’Etat de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), se sont réunis en sommet virtuel et ont décidé de suspendre la Guinée des instances de l’organisation.
Ils ont aussi exigé la libération du président Alpha Condé et décidé de l’envoi d’une mission sur place.
A l’évidence, la CEDEAO a fait l’analyse concrète de la situation concrète et a mis « la pédale douce ».
Pas de sanctions décrétées, pas de vols bloqués ,rien de vraiment coercitif contre les putschistes ,contrairement à l’attitude ferme qui était de rigueur vis à vis des militaires maliens ,auteurs du coup d’Etat contre IBK.
Il est vrai que la situation guinéenne est différente : Alpha Condé s’était mis à dos tout le monde par son action musclée , sa répression sanglante des manifestants et ses discours provocateurs.
En vérité, la CEDEAO a décidé de la suspension par volonté de ne pas cautionner un coup de force qui ,par définition, piétine la légalité.
Mais Alpha Condé ne s’essuyait-il pas les pieds sur l’Etat de droit ,par un comportement autocratique injustifiable ?
L’opposant « au long cours » qu’il a été, s’est paradoxalement transformé en autocrate et a martyrisé son peuple, pendant plus de 10 ans de règne.
La CEDEAO est gênée aux entournures, car les populations guinéennes acclament les putschistes libérateurs et ces derniers posent des actes qui prouvent leur engagement patriotique.
Pour le moment ,et dans les faits ,il n’y a ,ni chasse aux sorcières, ni répression aveugle.
Les frontières sont ouvertes et ,seul le couvre-feu imposé ,à partir de 20 heures, « change la normalité de la vie des citoyens ».
Sanctionner durement de tels putschistes adoubés par la rue, aurait été une faute politique.
La CEDEAO a choisi d’agir avec lucidité, dans un contexte ,certes fragile, mais rassurant.
Attendons maintenant l’envoi de la mission ,sa rencontre avec les nouveaux maîtres du pays, pour tirer des conclusions.