Comme annoncé, le capitaine Moussa Dadis Camara est arrivé à Conakry, hier mercredi 22 décembre, en début d’après-midi. L’ancien chef de la junte, tenu par beaucoup comme responsables des massacres du 28 septembre 2009 dans un stade de la capitale et pour lequel il est inculpé, est de retour en Guinée après une dizaine d’années d’exil.
C’est vers 13 h que l’avion qui transportait Moussa Dadis Camara, est arrivé à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, en provenance de Dakar. L’ex chef de la junte est sorti de l’aéroport une heure plus tard. Une foule nombreuse l’attendait à sa sortie dans une ambiance festive. Une forte présence des forces de l’ordre aux abords de l’aéroport était également visible, selon les médias locaux
Dadis Camara eemboîte ainsi le pas, à l’ancien président de la Transition, Sekouba Konaté, également rentré en Guinée, samedi dernier, par la route en provenance de Bamako, au Mali.
Une rencontre est prévue entre Dadis Camara et le colonel Mamadi Doumbouya, dans les prochains jours. Le chef de la transition guinéenne qui avait annoncé en début décembre, dans un communiqué, que les deux anciens chefs de la junte entre fin 2008 et fin 2010, étaient autorisés à des visites en Guinée, mais qu’il n’était nullement question de faire obstacle aux procédures judiciaires en cours.
A son arrivée, hier, Moussa Dadis Camara a assuré qu’il est prêt à répondre à la justice. « Je suis prêt à me mettre à disposition de la justice afin que plus jamais ce genre d’événement ne vienne endeuiller la Guinée », a, en effet, confié à la presse l’ancien chef de la junte. Ceci, « pour la mémoire des victimes de ces douloureux événements, pour le respect des institutions de la République et pour la vérité de l’histoire », a-t-il ajouté.
Pour rappel, le 28 septembre 2009, alors que Moussa Dadis Camara était chef de la junte, des militaires étaient entrés dans un stade de Conakry pour réprimer une manifestation contre la candidature du capitaine putschiste à l’élection présidentielle. 157 personnes avaient été tuées et 109 femmes violées. Moussa Dadis Camara a été mis en examen dans cette affaire en juillet 2015.