LA JUNTE AU POUVOIR EN GUINEE A DECIDEMENT UN COMPORTEMENT BIZARRE : QUELQUES JOURS APRES AVOIR « LIBÉRÉ  » ALPHA CONDE,ELLE DECIDE DE LE POURSUIVRE,AVEC LA QUASI TOTALITE DES DIGNITAIRES DE SON REGIME, « POUR FAITS PRESUMES D’ATTEINTES VOLONTAIRES OU INVOLONTAIRES A LA VIE HUMAINE,DISPARITIONS FORCEES,DES TORTURES,DES AGRESSIONS SEXUELLES »

 

27 personnalités sont visées par la procédure  mise en branle par le Procureur général près la Cour d’Appel de Conakry.

Ce coup d’éclat judiciaire,est lié à la manœuvre politicienne enclenchée avec la déclaration du chef de la junte,Doumbouya,qui fixe la durée de la transition à 39 mois.

Devant le tollé national et international suscité par cette annonce provocatrice, la junte chercherait, ainsi, à faire diversion auprès de l’opinion publique .

Un vent de révolte s’est levé et la seule perspective de faire juger Alpha  Condé  pour ses crimes  nombreux et impardonnables,  ne suffira pas pour calmer les populations.

Oui, il faut poursuivre Condé et le traduire en justice pour ses crimes de sang, notamment et mettre fin, aussi, à la « transition » dans les plus brefs délais, comme l’exigent  le Secrétaire général de l’ONU ,l’Union africaine, la CEDEAO et surtout, le peuple guinéen.

 

Doumbouya ne va pas s’en tirer par des pirouettes, pour jouer la montre, car il a déjà montré ses limites  dans la gestion d’un Etat.

C’est dans son propre intérêt de  limiter la transition ,pour éviter de devoir répondre demain ,lui aussi, devant la justice ,des actes de violence que multiplie sa soldatesque.

 

Juger Condé ne fait pas débat pour l’immense majorité de la population guinéenne et  Doumbouya qui avait été acclamé pour son coup d’Etat, le sait bien.

Son courage transgressif l’avait absous  de ses « états de service » douteux sous le régime Condé.

Au lieu de faire comme naguère ATT ,au Mali (qui avait fait un coup d’Etat et rendu le pouvoir aux civils, avant de le briguer démocratiquement,10 ans plus tard),il a choisi de le confisquer et de ruiner son image ,en même temps.

Il a encore une fenêtre de tir pour sortir du piège de la « drogue du pouvoir » et s’en tirer à bon compte.

Mais, tout laisse croire qu’il fonce dans une fuite en avant suicidaire.

Et, le plus grave ,est qu’il ne sait même pas où il va.

L’homme  n’a ni expérience,  ni background intellectuel.

Il va donc sombrer dans l’autoritarisme et multiplier les exactions.

Un chemin tout tracé  vers l’enfer de la dictature.

Le cas Condé devrait lui dessiller les yeux. Mais ,il manque de vision et peut -être, de conseillers lucides et courageux, qui refuseraient de lui servir des courbettes en guise d’analyse  politique  prospective.