Champion d’Afrique, détenteur du record de longévité au pouvoir, le président Obiang Nguéma va certainement maintenir la distance par rapport aux autres chefs d’Etat du continent qui suivent son exemple et le talonnent.
Vers un nouveau mandat de cinq ans
Tout laisse en effet croire que l’élection du 24 avril sera une simple formalité pour permettre à l’actuel président équato-guinéen d’officialiser un énième mandat de cinq ans à la tête du pays.
L’opposition est réduite à sa plus simple expression et la plus petite chance ne lui est pas offerte pour pouvoir faire dérailler le processus électoral taillé sur mesure pour consacrer « l’Emir de Malabo ».
Depuis 1979 – le 3 août, précisément -, à la suite d’un coup d’Etat militaire, Obiang Nguéma règne sur la Guinée-équatoriale, un petit pays de moins d’un million d’habitants devenu très riche avec l’exploitation du pétrole au milieu des années 1990.
Cette richesse soudaine a certes permis l’érection d’infrastructures modernes qui font éclat en Afrique Centrale, mais a aussi favorisé la corruption, la gabegie et l’enrichissement scandaleux de la famille du président.
Crise de la manne pétrolière, le clan Obiang en difficulté
La population reste très majoritairement pauvre et la baisse des revenus pétroliers ces deux dernières années met le régime en grande difficulté.
Les jeunes de plus en plus informés sur les mauvaises pratiques de gestion et face à un système politique vérouillé commencent à bouger. Mais le président Obiang continue de garder la main tout en étant débordé par la première dame Constancia Mangué et son fils Teodoro Obiang Mangué, nommé deuxième vice-président et présenté comme le successeur désigné.
Le problème est que Teodoro Obiang Mangué traîne une réputation sulfureuse et est connu à travers le monde par ses frasques qui ont abouti à des démêlées judiciaires avec les magistrats français qui l’ont impliqué dans la traque des biens mal acquis.
Malgré tout cela le président Obiang, sous l’influence de sa première dame, semble persister dans son choix de faire d’Obiang Mangué son successeur.
Conserver le pouvoir
Sa nouvelle candidature participe de cette stratégie pour conserver encore le pouvoir et permettre à son fils préféré de s’assagir et de gagner ses galons de leader. Mais on ne peut écarter non plus la volonté de continuer à jouir du pouvoir et d’avoir en ligne de mire son ami et pair le président Robert Mugabé du Zimbabwé qui continue de tenir les rênes de son pays à plus de quatre-vingt-dix ans passés.
A bientôt soixante quatorze ans seulement, Obiang Nguéma a encore de la marge, et un record à préserver.