Le président Teodoro Obiang Nguema a blâmé à nouveau les responsables du camp de Nkoa Ntoma de la capitale économique Bata d’avoir stocké les explosifs à l’origine dimanche des déflagrations meurtrières si près de quartiers d’habitations. 

Le bilan en Guinée équatoriale continue de s’alourdir avec une centaine de morts et plus de 600 blessés, deux jours après les explosions qui ont ravagé un camp de l’armée et d’innombrables maisons, le président accusant les militaires de négligences coupables.

Sept cadavres ont été extirpés des ruines mardi, portant le bilan provisoire à 105 morts et 615 blessés, a annoncé la télévision d’Etat Tvge, ajoutant que les chances de retrouver vivantes de nombreuses victimes ensevelies s’amenuisaient 48 heures après les explosions.

Dès dimanche soir, le président Obiang avait annoncé une enquête pour déterminer les responsabilités, révélant que le sinistre avait pour origine un feu d’écobuage mal maîtrisé d’un fermier à proximité des stocks d’explosifs et de munitions du camp. Il avait accusé déjà les responsables du camp de “négligences”.

Dans une interview à la Tvge diffusée mardi, le chef de l’État a enfoncé le clou. Les responsables du camp « ont vraiment commis une imprudence, ou c’est de la malveillance pour des gens censés connaître les effets des explosions de la dynamite, qui normalement se stocke très loin de toute population et sous la terre, et non pas, comme cela était le cas, dans un lieu ouvert et près de la population », a-t-il dit.

Les très puissantes déflagrations, espacées de longues minutes en plein après-midi, ont littéralement ravagé les édifices du camp abritant des militaires des forces spéciales et des gendarmes, ainsi que leurs familles, et éventré ou aplati d’innombrables maisons des quartiers environnants. La ville de Bata abrite environ 800.000 des quelque 1,4 million d’habitants de ce petit État riche de son pétrole et de son gaz.