Umaro Sissoco Embalo

La tension est toujours latente en Guinée-Bissau depuis le putsch manqué de février dernier. Vendredi soir, des heurts ont encore éclaté dans la capitale du pays, Bissau, entre la police et des partisans de l’ancien parti au pouvoir qui étaient réunis pour préparer un congrès.

Ces affrontements ont eu lieu devant le siège du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC, ex-pouvoir), en face du Palais présidentiel, dans le centre de Bissau. Des heurts qui ont fait au moins sept blessés, selon l’Agence France presse (AFP).

La même source rapporte que la police a fait usage de grenades lacrymogènes et de matraques pour disperser les militants de l’ancien parti au pouvoir.

Formation historique qui a mené à l’indépendance la Guinée-Bissau, ancienne colonie portugaise, en 1974, le PAIGC avait prévu d’organiser, de samedi à mardi, un congrès. Mais la réunion n’a pas été acceptée par une frange du parti dirigée par un de ses responsables, Bolom Conté.

Conté avait saisi la justice, en février dernier, pour contester le droit de l’ex-Premier ministre et chef du parti depuis 2013, Domingos Simoes Pereira, d’organiser ce congrès, affirmant que son mandat à la tête du parti est déjà terminé.

Après cette saisine, un juge du tribunal régional de Bissau avait interdit la tenue du congrès. Il a ainsi fait appel, vendredi soir, à la police pour faire respecter cette décision, qui a été rejetée par la direction actuelle du PAIGC et des militants.

« Nous déplorons les évènements de ce soir. Les forces de sécurité ont fait irruption au siège (du PAIGC) où se tenait une réunion du comité central du parti », a confié un porte-parole de la formation politique, Joao Bernardo Vieira, cité par le média français, ajoutant que « les autorités judiciaires exigent du PAIGC qu’il respecte la décision du tribunal régional de Bissau ».

Domingos Simoes Pereira, le chef du PAIGC, a été battu au second tour du scrutin présidentiel en 2019, mais il conteste toujours l’élection de l’actuel président, Umaro Sissoco Embalo.

Il a été interdit, fin février dernier, de quitter le pays dans le cadre d’une enquête sur une tentative de putsch présumée en 2021.