Le remplaçant du premier ministre démissionnaire Umaru Embalo n’est toujours pas connu. Le président Jose Mario Vaz n’a pas encore choisi. La question est de savoir s’il va se conformer à la décision de la CEDEAO et nommer un premier ministre désigné par le parti majoritaire PAIGC ou non ? Dans la capitale bissau-guinéenne les supputations vont bon train et aucun nom ne se dégage vraiment.
De nombreux observateurs pensent que Vaz est allé « trop loin pour tourner casaque et que son différend personnel avec le leader du PAIGC Domingo Simoes est tellement profond qu’aucune réconciliation ne semble possible ». S’il n’y a aucun revirement spectaculaire et que la personne choisie ne soit pas adoubée par le PAIGC la crise politique au sommet de l’Etat va continuer.
Avec cette fois-ci des risques de sanctions ciblées contre des personnalités du régime Vaz par la CEDEAO. Cette dernière a fixé un ultimatum pour la nomination du premier ministre ce mardi 16 janvier au soir. Un sommet de la CEDEAO est aussi prévu le 20 janvier au Togo où la crise de la Guinée-Bissau, entre autres sujets, sera abordée.
Il faut dire que de nombreux médiateurs de la CEDEAO sont agacés par l’entêtement des hommes politiques bissau-guinéens qui s’arc-boutent sur des positions radicales . Depuis 2015 la situation est bloquée et le pays dans une impasse. Si les troupes de la CEDEAO n’étaient pas présentes ; des dérives violentes se seraient certainement produites car le pays en est coutumier.
À Bissau, tout le monde retient donc son souffle et attend la décision du chef de l’Etat. Il faut noter qu’hier soir(lundi) le parti de la rénovation sociale(PRS) du défunt président Kumba Yalla, allié du président Vaz, a lu un long communiqué à l’antenne de la télévision nationale à l’occasion de son anniversaire.
Cela pourrait indiquer une volonté du président Vaz de poursuivre son compagnonnage avec cette formation politique minoritaire à l’Assemblée et qui permet, grâce à son soutien, la mise en place d’un gouvernement disposant d’une majorité de députés. Mais il faudra attendre la nomination officielle du nouveau premier ministre et des membres du gouvernement pour en avoir le cœur net.