Nouveau rebondissement dans l’élection présidentielle en Guinée-Bissau : la cour suprême demande une « clarification des résultats », plus précisément une vérification des procès-verbaux du décompte des votes dans les régions. Cette décision est une surprise après que cette même Cour suprême avait demandé à la commission nationale électorale de confirmer la victoire de Umaru Sissoco Embalo. Ce qui a été fait.
La volte-face est liée à un recours du candidat Domingo Simoes Pereira(DSP) qui avait été rejeté…par la cour suprême. Cette dernière remet donc en cause son propre …rejet ? Comprenne qui pourra ! Mais cette nouvelle décision rebat les cartes et crée la polémique. Les partisans de Embalo fustigent la démarche du perdant et font remarquer que seule la commission électorale nationale est habilitée à prononcer les résultats.
Lire aussi | Présidentielle : La victoire de Embalo confirmée à Bissau
Le candidat déclaré vainqueur, actuellement en visite au Portugal, a enfoncé le clou dans ce sens, si on peut dire. Toutefois, les partisans de DSP n’en démordent pas et exigent, rien de moins qu’« un recomptage des voix », une procédure qui ne serait pas prévue par la loi, selon le MADEM, la formation politique de Embalo.
Ce nouvel épisode de la période post-présidentielle, jette le trouble et pourrait plonger le pays dans une crise politique d’envergure. En effet, DSP a gagné dans la capitale Bissau qui est la localité la plus peuplée, mais s’est fait battre dans les régions. Une remise en cause des procès-verbaux des bureaux de vote régionaux mettrait en balance l’issue de la compétition.
Lire aussi | CRISE POLITIQUE À BISSAU : LA CEDEAO CONVOQUE UN SOMMET EXTRAORDINAIRE
C’est pour quoi la décision de la cour suprême crée un malaise et suscite de vives réactions dans le camp du vainqueur. Et semble galvaniser les partisans de DSP qui contrôle toujours le Parlement où son parti, le PAIGC est majoritaire. Ce qui voudrait dire que, même élu, Embalo devrait choisir un premier ministre issu des rangs du PAIGC. On le voit, il y a bien nécessité de clarification, au moins de la Constitution du pays pour éviter ce « bicéphalisme » qui ne dit pas son nom.
En attendant l’issue de la présidentielle est remise en cause, en attendant, au moins, une mise au net entre la commission électorale et la cour suprême.
Décidément le feuilleton électoral en Guinée-Bissau commence à devenir un vrai thriller.