La tension entre la Guinée-Bissau et la Guinée Conakry, exacerbée depuis septembre dernier, après la fermeture des frontières entre Conakry et ses voisins (Dakar, Freetown et Bissau), décidée par Alpha Condé , est en train de baisser d’un cran. Cela, après la médiation du président ghanéen, président en Exercice de la CEDEAO, Nana Akufo Addo, qui a récemment effectué une visite de travail à Bissau et qui a réussi à ramener le président Umaro Cissoco Embalo à de meilleurs sentiments.
Lors de cette visite, Nana Akufo Addo et Umaro Cissoco Embalo ont animé conjointement une conférence de presse au cours de laquelle, le président Embalo s’est prononcé sur la situation entre Conakry et Bissau. « Je pense qu’il n’y a pas d’ennemis permanents pour faire la guerre. Et il y a un temps pour faire la paix. Je n’ai jamais eu de problème avec le président Alpha Condé », a expliqué le chef de l’Etat bissau-guinéen, dans des propos rapportés par plusieurs médias, lors de ce face-à-face avec la presse.
Pour rappel, lors du dernier sommet de la CEDEAO, en juindernier, au Ghana, Umaro Cissoco Embalo avait critiqué, avec véhémence, la décision unilatérale du président Alpha Condé de fermer ses frontières avec le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone. « Personne ne comprend. Parce qu’il n’y a pas de guerre entre le Sénégal et la Guinée (Conakry). Du fait de l’esprit d’amitié au sein de la CEDEAO, nous devons dire la vérité au président Alpha (Condé). Il n’avait pas le droit de fermer les frontières avec le Sénégal, la Guinée Bissau et la Sierra Leone. Je n’enverrai jamais des ministres pour signer ces types d’accords », avait lancé Embalo, avant d’être coupé dans son élan par le président ghanéen.
Le président en exercice de la CEDEAO, qui avait réussi, au cours de ce sommet, à faire signer entre la Guinée et le Sénégal, des accords militaires et techniques, qui doivent déboucher sur l’ouverture prochaine de la frontière entre les deux pays. D’ailleurs, l’Assemblée nationale guinéenne, a adopté, dimanche dernier, ces accords entre les deux pays.
Umaro Cissoco Embalo avait également refusé de féliciter Alpha Condé après sa réélection pour un troisième mandat à la tête de la Guinée, en septembre dernier. Il avait plutôt critiqué le patriarche guinéen qui avait modifié la constitution de son pays, quelques mois auparavant pour se donner les moyens de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre dernier.
Dans tous les cas, le président ghanéen, Nana Akufo Addo s’est dit « très satisfait » des discussions entamées pour trouver une solution à la situation, jusque-là tendue entre les deux Guinée.