Le président de la République sénégalaise Macky Sall

Le Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur du Sénégal a publié un communiqué pour réfuter les allégations d’ingérence dans les affaires internes de la Guinée-Bissau. Selon ledit communiqué « le Sénégal, fidèle à son attachement aux principes qui guident les relations entre États, notamment la non-ingérence dans les affaires intérieures, respecte la souveraineté de la Guinée-Bissau et ses institutions ».

En effet, des analystes malintentionnés avaient laissé entendre que le Sénégal voulait phagocyter la Guinée-Bissau via le président Umaru Sissoko Emballo, qui avait remercié manifestement le président Macky Sall « pour son soutien constant ». C’est qu’a bien y regarder, le Sénégal est doublement intéressé par l’évolution de la situation dans ce pays voisin qui a servi de base-arrière dans le temps, aux combattants du MFDC (la rébellion de la Casamance).

En sa qualité de pays- phare, membre de la CEDEAO, le Sénégal se considère comme un pays de première ligne dans les conflits impliquant les pays limitrophes. C’est ainsi que l’armée sénégalaise est intervenue deux fois en Gambie, en 1981, pour sauver le régime de Dawda Khaïraba Diawara, d’une rébellion armée, conduite par Kukoï Samba Saniang et en 2016, pour installer le président élu Adama Barrow et faire partir le président sortant Yahya Jammeh qui voulait user de la force pour se maintenir au pouvoir.

En 1998, le Sénégal intervient militairement en Guinée-Bissau pour protéger le régime du Président Nino Vieira, contre la rébellion du général Malang Mané, en accointance avec les indépendantistes du Sud du Sénégal.

Cette posture de défenseur de la légalité dans la zone engage le Sénégal à suivre de près, l’évolution de la situation politique et sécuritaire dans cette sphère d’Afrique de l’Ouest.

Un journaliste sénégalais, dépourvu de sentiments patriotiques, a qualifié la posture du Sénégal vis-à-vis de la présidentielle en Guinée-Bissau, « d’ingérence dans les affaires internes de l’autre ». En vérité, ce prétendu analyste politique, n’a pas intégré cette dimension sécuritaire qui oblige le Sénégal à veiller au respect de la légalité notamment dans les processus post-électraux des pays voisins.

C’est que la stabilité en Gambie, comme en Guinée-Bissau, conditionne la stabilité dans la région méridionale du pays de la Téranga. En conséquence, l’intérêt que le Sénégal porte aux processus électoraux dans ces deux pays, découle du fait qu’il partage avec eux, un destin commun notamment dans le domaine sécuritaire.