Les frictions continuent au sein de l’Etat bissau-guinéen. Le gouvernement a, en effet, suspendu le maire de la capitale Bissau, mardi 21 juin. Luis Ntachama est suspecté de corruption présumée dans une affaire de vente de terrains et de non-reversement de pensions d’employés.

Selon un arrêté du ministre de l’Administration territoriale Fernando Gomes, daté du mardi 21 juin 2022, il est reproché à M. Ntachama des « actes délibérés de corruption dans la distribution des terrains du domaine public, le non-versement des pensions des travailleurs » municipaux à la sécurité sociale et ‘’la suspension de façon déloyale” d’employés municipaux.

Ainsi, note l’arrêté ministériel, le gouvernement décide de le « suspendre de (ses) fonctions à compter de ce jour 21 Juin 2022 ».

Luis Ntachama a été suspendu avec deux de ses collaborateurs, son premier adjoint et le Secrétaire général de l’institution municipale. Il a été remplacé par Fernando Mendes, membre d’un parti appartenant au camp présidentiel.

Le maire de Bissau, Luis Ntachama était en poste depuis avril 2021. Il est membre du Parti de la rénovation sociale (PRS), une formation appartenant à la coalition présidentielle dont des responsables sont en frictions avec le camp du chef de l’Etat, Umaro Sissoco Embalo.

Il faut souligner que depuis 1994, le maire de Bissau est nommé par le gouvernement et pas élu, en l’absence d’élections locales régulièrement repoussées dans le pays.

Le jeudi 9 juin dernier, le président Embalo a nommé un gouvernement de 36 membres, dont 24 ministres et 12 secrétaires d’État. Mais lors de la cérémonie d’investiture le lendemain, trois des ministres étaient absents. Tous membres du PRS, le Parti de la rénovation sociale. Ils ont été finalement limogés par décret présidentiel.

En mai dernier, le président Umaro Sissoco Embaló avait également décidé de dissoudre le Parlement et d’organiser des élections anticipées, prévues à la fin de l’année. Cela, dans le but de mettre fin à l’instabilité politique dans le pays.