Environ 2000 manifestants ont été dispersés par les forces de l’ordre à coups de grenades lacrymogènes hier à Bissau. Ils avaient entamé une marche de l’aéroport vers le palais présidentiel pour réclamer la démission du président Vaz contesté par le parti historique PAIGC.
Il s’agit d’une nouvelle escalade dans le bras de fer entre le parti et le chef de l’Etat qui refuse de nommer un premier ministre choisi par le PAIGC. Ainsi depuis 2015 et le limogeage du leader du parti alors chef du gouvernement, le pays vit une crise politique perpétuelle.
Le président Vaz a nommé successivement deux premiers ministres à savoir Baciro Dja et Embalo Cissoco qui ont été rejetés par le PAIGC.
Cissoco qui est actuellement en fonction avait été nommé au mois de novembre mais se heurte toujours au tir de barrage de ses camarades du PAIGC. Il a pu obtenir une majorité en nouant une alliance avec le parti du défunt président Coumba Yalla. Un accord avait été négocié à Conakry pour débloquer la situation mais l’interprétation du président et celle de ses camarades diffère.
D’ailleurs une délégation de l’ONU serait attendue le 11 juin à Bissau pour essayer de trouver un terrain d’entente entre les frères ennemis. On peut d’ores et déjà douter de l’efficacité de la démarche si elle n’intègre pas une forte de « dose » de contrainte.
Il est temps de forcer les politiques à enterrer la hache de guerre pour se mettre au travail pour essayer de résoudre les problèmes cruciaux du pays.
La Guinée-Bissau est un pays très pauvre miné par la corruption et le trafic de drogue et constitue donc une menace pour toute la sous-région. D’où l’intérêt de toute la communauté internationale d’agir de concert pour y imposer la paix civile.
La guéguerre politicienne a trop duré. Il est temps d’y mettre un terme avant que le pire ne se produise.