Bissau a accueilli, lundi 19 mars, la réunion des chefs d’Etat-major des pays de la Cédéao. Ils ont ainsi dessiné les contours de la nouvelle force antiterroriste et anti-coup d’Etat. Deux options se dégagent, en rapport notamment à certaines difficultés économiques et politiques.

La première option qui ressemble un peu à celle de la défunte force française Barkhane au Sahel, est plus musclée et confère à la nouvelle force sous-régionale des « missions offensives de recherche et de destruction, de protection des populations civiles et de sécurisation » des « infrastructures critiques », selon le communiqué publié par les chefs d’Etat-major. Toutefois, relèvent-ils, celle-ci «comporte des difficultés politiques», d’abord concernant « son acceptation par le pays hôte » et « la sensibilité des opinions publiques », notent-ils.

Ainsi, cette force risque de ne pas être bien accueillie par tout le monde, en particulier les pays concernés par la menace djihadiste. Par ailleurs, cette option comporte également «d’importantes contraintes financières » et « son efficacité à long terme n’est pas garantie », note le communiqué.

La seconde option semble moins volontariste et se limiterait à des «missions d’appui et de soutien », notamment le renseignement, l’appui aérien, logistique, les conseils, ou encore la formation.

Cette nouvelle force antiterroriste et anti-coup d’Etat aura également pour mission le rétablissement de l’ordre constitutionnel en cas de coup d’Etat. Cependant, les chefs d’État-major de la Cédéao précisent qu’il s’agirait « d’une intervention complexe » et « sa mise en œuvre pourrait s’avérer difficile », «notamment lorsque la population et/ou une grande partie des forces armées adhèrent » au coup d’État.

A signaler que la Guinée, le Burkina Faso et le Mali, les trois pays de la sous-région qui ont vécu des coups d’Etat dernièrement et qui sont sous sanctions de la Cédéao, n’étaient pas représentés à ce conclave.

Mais les chefs d’Etat-major des armées ont suggéré qu’ils participent aux prochaines discussions «relatives aux questions sécuritaires », notamment.

Les coups d’Etat en Afrique de l’Ouest sont devenus récurrents ces derniers temps. Pas plus tard qu’hier mercredi 21 décembre, les autorités gambiennes ont annoncé avoir déjoué un putsch. Le 1er février 2022, le président bissau-guinéen, Umaru Cissoco Embalo, actuel président en exercice de la Cédéao, avait également échappé à un coup de force de la part d’hommes armés qui avaient assailli le palais du gouvernement où se tenait une réunion à laquelle il participait.