Il y a un peu plus d’un an, le 1er février 2022, des hommes armés faisaient irruption dans le Palais du gouvernement, à Bissau, alors que le président Bissau-guinéen Umaru Cissoco Embalo y dirigeait une réunion du Conseil des ministres. La tentative de putsch échoue après des combats entre les assaillants et les officiers de l’armée bissau-guinéenne, qui ont duré 5 heures et fait 12 morts. Sorti indemne de cet assaut, le chef de l’Etat est resté à son poste. Aujourd’hui, il dénonce « l’intention de tuer » et annonce un procès public pour juger les auteurs de ce coup de force raté.

Le président Umaru Cissoco Embalo est revenu sur l’assaut du palais du Gouvernement de Bissau, il y a un peu plus d’un an. Il affirme avoir échappé à la mort, car les assaillants du 1er février 2022 avaient l’intention de le tuer, lui et les membres de son gouvernement.

« Il y a eu un coup d’Etat au Mali et en Guinée Conakry, mais ils n’y sont pas allés pour tuer. On a vu comment le président Alpha (Condé) a été attrapé avec beaucoup de respect, mais ici les gens y sont allés avec l’intention de tuer », a, en effet, déclaré le président Bissau-guinéen dans des propos rapportés par le site Observador.

Umaru Cissoco Emballo, actuel président en exercice de la Cédéao n’a pas manqué de dénoncer l’attitude de certains hommes politiques Bissau-guinéens, qui ont refusé de condamner ce coup d’Etat manqué.

Alors que l’on attend toujours le procès des hommes impliqués dans cette attaque, le chef de l’Etat bissau-guinéen est d’avis que la justice doit prendre le temps pour faire son travail. Il estime, en effet qu’une enquête sur une tentative de coup d’Etat ne saurait se faire « du jour au lendemain ».

Dans tous les cas, il a annoncé un procès public pour les auteurs de ce putsch manqué, une fois que les investigations seront terminées. « Il n’y aura pas de jugement dans la caserne, non. Il faudra que ce soit devant un tribunal, même si c’est devant un tribunal militaire, ce sera un procès public. Je pense que c’est bon pour la Guinée-Bissau elle-même », a indiqué le président bissau-guinéen.

Petit pays de l’Afrique de l’Ouest, parmi les plus pauvres au monde, la Guinée-Bissau qui compte quelque 1,6 million, a une longue histoire d’instabilité politique et de coups d’Etat militaires dont le dernier remonte à 2012. Neuf coups d’Etat ou tentatives de coups d’Etat ont eu lieu dans ce pays depuis 1974.

Ancien Premier ministre, Umaru Cissoco Embalo a été élu président de la République après les élections présidentielles de 2020.