Le président José Mário Vaz a nommé Baciro Dja premier ministre deux semaines après avoir limogé le gouvernement.
Cette décision a été perçue comme une provocation par des militants du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) qui ont attaqué le palais présidentiel à coup de pierres. Ils ont été dispersés par les forces de l’ordre qui leur ont jeté des grenades lacrymogénes.
Le constat qui s’impose est que le pays n’arrive pas encore à sortir de la crise politique déclenchée par le limogeage du premier ministre et chef du PAIGC Domingos Simões Pereira au mois d’août 2015. José Mário Vaz avait alors nommé Baciro Dja au poste de premier ministre avant que celui-ci ne soit invalidé par la Cour Suprême à la demande du PAIGC.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est incompréhensible que le président Vaz ait nommé Baciro Dja une deuxième fois sans avoir obtenu l’aval du parti PAIGC dont il est aussi membre. Comment comprendre alors la manifestation de colère de militants du même parti hier ? A moins qu’il ne s’agisse d’éléments minoritaires.
Quoiqu’il en soit la réconciliation au sein du parti qui a réussi à libérer le pays du joug colonial portugais n’est pas encore consolidée, et cela hypothèque l’avenir politique et économique du pays.
L’évolution de la situation dans les prochains jours sera édifiante.
