La meilleure défense c’est l’attaque dit-on. C’est la stratégie que semble appliquer le chef de la Junte malienne, AssimiGoita, qui a décidé de se rendre dans la capitale ghanéenne où va se tenir un sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO qui sera consacré, principalement à la nouvelle crise malienne née du deuxième coup d’Etat qui a mis fin à la transition dirigée par les civils Bah Ndaw et Moctar Ouane.
Aujourd’hui donc, les chefs d’Etat membres de la CEDEAO présents à Accra, auront un hôte encombrant en la personne du putschiste Goita.
Ce dernier cherche -t-il a se faire adouber ?
Assurément son déplacement a pour but de justifier son coup de force et de plaider sa cause auprès de ceux dont ils cherchent désespérément la bénédiction. Pour pouvoir intégrer « leur club ».
Obstacle de taille pour Goita : personne ne l’a élu et la CEDEAO comme l’UA n’acceptent plus les coups d’Etat.
Mais, en toute logique, le chef de la Junte malienne pourrait faire observer que Déby jr qui a pris la place de son défunt président de père, a aussi fait un coup d’Etat, en dissolvant les Institutions et en instituant une transition de 18 mois au Tchad qui a été validée par l’UA.
Il y a comme une jurisprudence qui pourrait conforter les putschistes maliens. Sauf que ceux-ci viennent de dérailler une transition de 18 mois qui est à mi-parcours.
Goita a déjà fait savoir qu’il allait respecter la durée de 18 mois préalablement retenue.
Il pourrait aussi sortir des éléments de preuve pour accabler Bah Ndaw qui a commis beaucoup de fautes de gestion politique en tant que président.
Il s’est laissé approcher et influencer par des dignitaires du régime d’IBK et a pris des décisions hasardeuses qui ont provoqué l’ire des militaires de la Junte. L’éviction des colonels Modibo Koné et Sadio Camara est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Une telle argumentation tiendra-t-elle?
Peut-être pour justifier d’écarter Bah Ndaw, mais quid de Ouane qui est resté exemplaire ?
Ensuite pourquoi s’adjuger le poste de président de la transition qui doit revenir à un civil ?
Si Goita accepte de retrouver son fauteuil de vice-président et s’il s’engage à respecter la durée de 18 mois, avec à la clé des élections générales auxquelles il ne se présentera pas ; alors il pourrait sauver sa place dans la transition.
Autrement, un bras de fer sera engagé et il n’a pas les moyens de l’emporter.
Son déplacement à Accra est aussi un aveu de faiblesse de la part d’un putschiste très assoiffé de pouvoir, mais qui n’est pas suicidaire.
Les dérives de Bah Ndaw lui ont ouvert une nouvelle fenêtre de tir pour viser la tête du pouvoir.
Il a réussi à « convaincre » la Cour constitutionnelle qui l’a déclaré nouveau président de la transition. Une décision qui crée la polémique au Mali.
La balle est bien dans le camp des chefs d’Etat de la CEDEAO.
Le monde entier les regarde et il serait surprenant qu’ils acceptent, rien de moins, qu’un retour à la case départ de la transition dirigée par des civils au Mali.
Sinon, il y aurait reculade face à des putschistes qui, demain, ne vont pas se gêner pour pousser leur avantage. Pour rester le plus longtemps possible au pouvoir.
La démocratie reculerait de beaucoup dans ce pays qui a besoin d’une mobilisation populaire démocratique pour relever les défis qui ont noms terrorisme, insécurité, obscurantisme et sous-développement en général.
Goita n’est pas une roue de secours fiable C’est un putschiste qu’il faut considérer comme tel et écarter.