Le président Obiang Nuema de Guinée-Equatoriale qui a bien voulu accorder l’asile au dictateur gambien Jammeh ne veut prendre aucun risque. C’est pourquoi il l’a fait installer à Mongomo, sa région natale, sur la terre ferme près de la frontière gabonaise.
Cette zone est ultra sécurisée. Un étranger ne peut s’y rendre s’il n’est pas invité à le faire.
Il s’y ajoute que le clan Obiang y a fait des investissements importants qui permettent aux habitants de disposer d’infrastructures modernes dans tous les domaines. Son hôte va donc y être à l’aise même s’il sera vraiment isolé sans possibilité de distraction aucune. Mais Yaya Jammeh l’austère devrait y trouver son compte. De toutes les façons il n’a plus le choix. Et de ce point de vue, il est comme en résidence surveillée.
Cependant en acceptant d’accueillir Yaya Jammeh, Obiang attire l’attention des médias internationaux et ce n’est pas une bonne chose pour son régime autoritaire.
Un autocrate en reçoit un autre comme Mugabé a accueilli Menghistu à sa chute.
Même si la Guinée-Equatoriale n’est pas membre de la Cour pénale internationale(CPI) celle-ci ne s’interdit rien. Elle peut poursuivre Jammeh même dans ce pays. Malabo va certainement refuser de « livrer » son protégé mais qui peut jurer de l’avenir ? Charles Taylor, hôte du Nigéria a été transféré à la CPI. Le fils Kadhafi Saadi, réfugié au Niger a été « vendu » à la rébellion libyenne.
Comme quoi un homme en exil a d’ores et déjà les mains liées.
Le Maroc aurait été une destination beaucoup plus sûre : aucun pays arabe n’a jamais trahi un ex-chef d’Etat à qui l’asile a été accordé.