Après 22 ans de dictature sanglante, Yaya Jammeh est battu démocratiquement et accepte de se plier à la volonté des citoyens. C’est un scénario impensable qui se réalise à la stupéfaction générale.
En effet dans une déclaration télévisée JAMMEH a reconnu sa défaite « nette » et déclaré qu’il allait se soumettre à la décision des Gambiens de le faire partir.
La liesse populaire constatée dans les rues de la capitale Banjul et ailleurs dans le pays a peut-être dessillé les yeux du dictateur qui comprend que les gambiens ne l’aiment pas et que s’ils le craignaient, ont finalement vaincu leur peur.
L’homme qui avait échappé de justesse à un coup d’Etat en 2015 est lucide : s’il s’accroche ce sera par la force et les tueries.
Pourtant cela ne devrait pas l’effrayer lui qui a beaucoup de sang sur les mains. Et c’est là le débat : que va-t-il advenir de lui ?
Où qu’il aille il sera réclamé par la CPI pour répondre de ses nombreux crimes.
Le vainqueur Adama Barrow doit calmer le jeu le temps d’être investi officiellement. Ensuite il devra faire appliquer la loi tout simplement.
Quant aux Gambiens ils viennent de donner une leçon de démocratie au monde entier en faisant tomber un dictateur sanguinaire par des cartes d’électeurs.
Jammeh était-il trop confiant ? Croyait-il vraiment que les Gambiens l’aimaient ?
Les dictateurs sont souvent des personnes lâches qui n’osent pas faire face à leurs propres responsabilités. Tuer c’est tellement facile quand on se cache derrière une armée. Mais redevenir un simple citoyen et devoir rendre compte de ses actes criminels est une épreuve pour les hommes de courage et de dignité.
Saddam Hussein s’est caché comme un minable avant d’être arrêté; mais il est mort digne. Il faut le reconnaître. Kadhafi ne s’est pas dérobé et a fini abattu.
JAMMEH doit être traduit en justice en Gambie face au peuple gambien et on verra vraiment quel est l’homme derrière le dictateur.
La justice n’est pas la vengeance; elle est exigence sociale, politique et morale.
Les Gambiens ont besoin d’exorciser le règne de Jammeh et de prendre des gardes fous pour que plus jamais la dictature ne puisse s’abattre sur leur pays.