Il reste moins de deux semaines avant l’élection présidentielle du 4 décembre prochain, en Gambie. Six candidats sont en lice pour ce scrutin, dont le président sortant, Adama Barrow, candidat à sa propre succession. Alors que la campagne bat son plein, l’ombre de l’ancien dictateur Yahya Jammeh plane toujours sur ces joutes électorales.

Ce sera le premier scrutin en Gambie depuis la chute de Yahya Jammeh, qui a dirigé le pays pendant 22 ans, avant de s’exiler en Guinée-équatoriale en janvier 2017.

Selon plusieurs observateurs, ce scrutin sera un vrai test pour la transition démocratique en Gambie. Le président sortant, Adama Barrow, candidat à sa propre succession, fera face à 5 autres candidats.

Elu en décembre 2016, après une crise politique et une intervention militaire de la Cédéao, Adama Barrow, à la tête du National Peoples’s Party (NPP), avait surpris son monde en annonçant, en début septembre, une alliance avec le parti de l’ancien président Yahya Jammeh.

L’on se demandait, en effet, qu’est-ce qui sous-tendait cette alliance, surtout que la Commission Vérité, Réconciliation et Réparation, venait de reporter pour la troisième fois la publication de son rapport sur les exactions commises par l’ancien dictateur, qui devait être publié fin septembre, sans fixer une nouvelle date.

Ce qui avait nourri des interrogations sur une éventuelle entente pour un retour d’exil sans être inquiété de Jammeh en échange de son probable soutien à la candidature Barrow.

Mais la réaction de l’ex dictateur avait été encore plus déroutante. De son exil en Guinée équatoriale, Yahya Jammeh avait déclaré n’avoir jamais cautionné une alliance avec le parti d’Adama Barrow.

Quoi qu’il en soit, Adama Barrow aura en face de lui son ancien compagnon, Ousainou Darboe, opposant historique de Yahya Jammeh et leader du Parti démocratique unifié (UDP), qui s’était éloigné de Barrow, après que ce dernier soit resté au pouvoir, malgré une promesse de mener une transition de 3 ans.

Il y a aura aussi Mammah Kandeh du Congrès démocratique de la Gambie. C’est le candidat de l’ancien président, Yahya Jammeh, qui a pris position en sa faveur depuis la Guinée-équatoriale.

Face à Barrow, il y a également, Halifa Sallah, de l’Organisation démocratique du peuple pour l’indépendance et le socialisme, mais aussi Abdoulie Ebrima Jammeh, du parti de l’Unité nationale, de même que Essa Mbaye Faal, candidat indépendant.

C’est donc une première en Gambie, car jamais dans l’histoire du pays, l’espace politique n’a été aussi ouvert.