Les députés de la chambre basse du parlement nigérian ont voté une motion pour « accorder l’asile politique à YAYA JAMMEH » dont le mandat officiel expire le 18 janvier. L’initiative des parlementaires nigérians pourrait constituer une porte de sortie pour le dictateur gambien et éviter l’usage de la force par la CEDEAO.

Toutefois ce vote n’oblige pas le chef de l’Etat nigérian Muhammadu Buhari qui devrait se rendre à Banjul, la capitale gambienne, avec ses pairs du Libéria, de Sierra Leone et l’ancien président du Ghana pour persuader Yaya Jammeh de quitter le pouvoir pacifiquement en respectant la volonté de son peuple qui a élu Adama Barrow lors des dernières élections présidentielles.

L’initiative des députés est certes une ouverture mais s’exiler au Nigéria n’est pas une garantie d’immunité. L’ex-président libérien Charles Taylor l’avait appris à ses dépens. En effet le Nigéria lui avait accordé l’asile politique avant de le livrer à la CPI. Yaya Jammeh n’ignore pas la mésaventure du dictateur libérien qui purge une peine de cinquante ans de prison en Angleterre.

Jusqu’ici Jammeh s’accroche à son fauteuil. Il avait fait un recours au niveau de la cour suprême qui « ne pourrait siéger que dans plusieurs mois faute de membres suffisants ».

C’est évidemment un subterfuge et les chefs d’État qui vont rencontrer Jammeh ne tomberont pas dans le panneau. Vont-ils réussir à le convaincre ? Rien n’est moins sûr.

En tout cas jusqu’ici ils ont échoué. Mais le temps maintenant est compté.