Les autorités gambiennes ont rendu publics les détails de la tentative de coup d’État qu’elles ont annoncé avoir éventré le 20 décembre dernier à Banjul. Le Conseiller à la sécurité nationale a lu une déclaration dans ce sens au Quartier général de la Défense, hier jeudi 29 décembre, en présence des médias.
« Arrêter des hauts responsables du gouvernement et les utiliser comme otages pour empêcher toute intervention étrangère » et « retirer (de leurs fonctions) tous les officiers supérieurs de l’armée à partir du grade de major et au-dessus, ainsi que de restructurer les forces armées gambiennes ». Tels étaient, entre autres, les objectifs des auteurs de la tentative de coup d’Etat que les autorités gambiennes ont annoncé avoir déjoué le 20 décembre dernier.
C’est en tout cas ce qui ressort du texte de la déclaration lue, hier jeudi, à Banjul, par le Conseiller à la sécurité nationale, Abubakarr Suleiman Jeng.
Il a ajouté que les autorités gambiennes ont aussi découvert la composition du commando qui devait participer à la tentative de coup d’État, de même que leur plan pour faire tomber l’actuel chef de l’Etat et s’emparer ainsi du pouvoir.
En effet, des réunions secrètes clandestines auraient eu lieu pour préparer ce putsch, dans des lieux identifiés à l’intérieur du pays. Toujours selon Abubakarr Suleiman Jeng, des complicités de civils, en Gambie et à l’extérieur du pays, ont été établies.
Pour rappel, sept soldats ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire, de même qu’un responsable politique. Il s’agit d’un ancien ministre sous le régime de Yahya Jammeh. Mais son parti, l’UDP clame son innocence et réclame sa libération.
Les autorités de Banjul ont mis en place une commission d’enquête, mardi 27 décembre dernier pour élucider cette affaire. L’instance doit produire son rapport dans un délai d’un mois.
L’Union africaine (UA) et la CEDEAO ont vivement condamné ce nouveau coup d’Etat manqué en Gambie et ont affirmé rejeter tout changement anticonstitutionnel de gouvernement dans un État membre.
Depuis 2020, deux putschs ont eu lieu au Mali et deux autres au Burkina Faso et en Guinée, alors qu’un autre coup d’Etat manqué a eu lieu en Guinée-Bissau.
C’est également la deuxième tentative de coup d’Etat en Gambie depuis l’installation d’Adama Barrow à la tête du pays en 2017.