Le 6 avril les gambiens ont encore rendez-vous avec les urnes : 48 députés vont être élus et 5 désignés par le président de la république.
Ce scrutin législatif qui aura lieu quelques semaines seulement après le départ en exil du dictateur Yaya Jammeh sera un test grandeur nature pour le nouveau régime démocratique gambien.
Il devrait le consolider mais il n’y a pas de garantie absolue. La purge qui a commencé avec les changements opérés au niveau du commandement des forces de sécurité et différents postes stratégiques comme la direction des services de télécommunications peut galvaniser les partisans du changement comme il peut provoquer un réflexe de survie chez les orphelins du dictateur.
L’ex-parti au pouvoir APRC survivra-t-il au départ de son leader ? Les électeurs vont apporter la réponse tout comme ils vont trancher la question du leadership au sein de la coalition qui a porté Adama Barrow au pouvoir.
Des tensions sont notées dans cette coalition où domine l’UDP de Usainu Darboe, actuel ministre des Affaires Étrangères. Les négociations pour élaborer une liste commune sont en cours mais semblent très difficiles. Mama Kandeh qui était candidat à la présidentielle a lui choisi de déposer une liste autonome.
Les appétits de pouvoir des uns et des autres pourraient susciter des réactions imprévisibles au niveau de l’électorat. Le certain est que la situation en Gambie est encore fragile et que le vote du 6 avril est crucial. Soit le régime en sort renforcé ce qui serait logique et en cohérence avec les actes posés pour chasser Jammeh. Soit la majorité présidentielle est affaiblie et alors la fragilité bascule le pays dans la précarité.
Tout dépendra de la capacité des 7 partis politiques ayant soutenu Barrow à s’unir et à présenter une liste commune. L’espoir est permis car ils sont tous représentés dans le gouvernement qui vient d’accueillir ses six derniers membres qui ont prêté serment, portant le total des ministres à 17.
Partie prenante au pouvoir exécutif, ils ont intérêt à avoir une majorité au parlement pour gouverner sereinement.