L’ancien dictateur gambien Yaya Jammeh est en exil à Malabo en Guinée-Equatoriale.

Après trois reports, dont la dernière en date en septembre, la Commission vérité, réconciliation et réparations, a rendu son rapport, hier jeudi, au président Adama Barrow. Cela après plus de 2 années d’audition de victimes, de témoins et d’auteurs des crimes commis sous l’ancien président Yahya Jammeh, qui a régné sur le pays pendant 22 ans et qui est aujourd’hui en exil en Guinée équatoriale. Dans ses recommandations, la Commission a demandé des poursuites judiciaires contre les auteurs de ces crimes.

Très attendu le rapport de la Commission vérité, réconciliation et réparations, recommande que les principaux responsables des crimes commis durant le régime Yahya Jammeh soient jugés, a indiqué le président de la Commission, Lamin Sise.

« Dans son rapport, la Commission a identifié et recommandé que soient poursuivies les personnes les plus responsables des violations flagrantes des droits de l’homme et des abus commis à l’encontre des Gambiens et des non-Gambiens entre juillet 1994 et janvier 2017 », a-t-il, en effet, indiqué sur RFI.

Mise en place en octobre 2018, la Commission avait entamé, depuis janvier 2019, l’audition de près de 400 témoins et recueilli environ 3000 déclarations.

Le contenu de ces recommandations n’a pas encore été divulgué et l’on ne sait pas encore si la nécessité ou non que Yahya Jammeh rende des comptes est mentionné dans le document.

Pour sa part, le président Adama Barrow s’est voulu rassurant. « Je vous l’assure, mon gouvernement étudiera le rapport avec attention, afin de prendre les mesures appropriées. Par la suite, le gouvernement informera le public de sa position dans un livre blanc qui sera publié dans six mois à compter d’aujourd’hui », a-t-il indiqué.

Mais avant cela, le gouvernement doit soumettre un résumé du rapport à l’Assemblée nationale et des sources au sein de la Commission citées par le média français ont indiqué que le rapport devrait ensuite être rendu public.

L’ancien président Yaya Jammeh est accusé par plusieurs témoins, notamment sa garde rapprochée, d’être le commanditaire de plusieurs crimes dont celui du célèbre journaliste, Deyda Haidara, assassiné en 2004. 

En juin 2019, l’ONG Human Rights Watch avait publié un rapport accablant après 18 mois d’enquête, accusant Yahya Jammeh de nombreux crimes, notamment de violences sexuelles sur de nombreuses femmes qu’il employait au palais présidentiel.