Avec pour seul objectif de se faire réélire, Adama Barrow, tombeur surprise du dictateur Yaya Jammeh, ne recule plus devant rien pour pactiser avec lui.

Son parti qu’il a porté sur les fonts baptismaux récemment, a signé des accords avec celui de Jammeh, en vue d’une coalition pour la Présidentielle de décembre prochain.

Ce rapprochement interroge, car quel intérêt aurait Jammeh et ses fidèles à soutenir Barrow ?

Le deal serait-il de freiner des quatre fers pour retarder les enquêtes judiciaires sur les crimes horribles du régime Jammeh, pendant 22 ans ?

Une éventuelle amnistie serait-elle sur la table de négociations.

Le certain, c’est que les nombreuses victimes de Jammeh sont ébahis par le tournant que prennent les évènements, avec cette « idylle » au parfum de scandale politique.

Le choix de Barrow est dicté par une approche machiavélique, sans états d’âme, pour rallier le vote Diola et les autres ethnies minoritaires : pulaar, wolof, etc. Pour faire échec à la majorité relative « Socé », qui devrait faire bloc derrière Darbo, l’ex-allié de Barrow.

Ce dernier a été empêché par Jammeh de participer à la Présidentielle. Il avait été mis en détention.

C’est pourquoi, Barrow a été choisi comme candidat de substitution qui, contre toute attente, a battu le dictateur, démocratiquement.

Ensuite, la jouissance du pouvoir a aveuglé Barrow, qui a renié sa parole de n’effectuer qu’un seul mandat de 3 ans.

Et, il a fini par créer un parti et va à la conquête d’un second mandat de tous les dangers !

En effet, la coalition qu’il a concoctée avec Jammey, sent le souffre et pourrait perdre dans les urnes.

Auquel cas, une chasse aux sorcières pourrait s’en suivre et la stabilité sociale de la Gambie serait menacée.

S’engager dans des liaisons dangereuses comme celles-ci est un choix risqué et le succès n’est pas garanti.

La visite que Barrow vient de rendre à la famille de Jammeh, dans son fief de Kanilai, est de la provocation pour les descendants et victimes encore vivantes de Jammeh.
De nombreux crimes ont été commis et ne pourront jamais être sous le boisseau d’un deal politique.

Les élections de décembre seront un moment de vérité ; car, même si Barrow arrivait à ses fins et conservait le pouvoir pour un nouveau mandat, son image sera ternie sur le plan national et international.

Jammeh, même en exil, doit rendre compte de ses crimes.

Le procès de Blaise Compaoré qui vient de s’ouvrir au Burkina, sur l’assassinat de Sankara devrait être médité.

34 ans après, l’oubli n’a pas effacé la mémoire.

Jammeh ne perd rien pour attendre.

Barrow doit le savoir.