Ali Bongo Ondimba, président du Gabon

Le projet de révision constitutionnelle prévoit que l’intérim du chef de l’État soit assuré par un collège composé des présidents des deux chambres du Parlement et du ministre de la Défense.

Le gouvernement gabonais a adopté le 18 décembre dernier en conseil des ministres un projet de révision de la Constitution dont la modification la plus importante concerne l’intérim du président de la République.

Dans l’actuelle Constitution, cette prérogative est dévolue au président du Sénat. Si le projet du gouvernement est définitivement adopté, l’intérim du chef de l’État sera assuré par le président du Sénat, celui de l’Assemblée nationale et le ministre de la Défense. Le projet du gouvernement intègre aussi la notion d’« indisponibilité temporaire » du président de la République. Cette disposition n’existait pas dans la Constitution actuelle.

Ce projet de réforme constitutionnelle est censé « combler » des lacunes constatées lorsque le président Ali Bongo a été victime d’un AVC il y a deux ans.  « Cette réforme est tout à fait indiquée parce qu’elle répond à une situation que le Gabon a vécue, qui aurait pu déboucher sur un blocage du fonctionnement des institutions », souligne Michel Phillipe Nze, secrétaire national, cité par RFI.

Le projet de réforme constitutionnelle prévoit de nouvelles dispositions aussi l’immunité à vie du chef de l’État et la nomination de certains sénateurs par le président de la République.

« C’est une révision de plus et de trop avec ce fameux triumvirat ou un ministre de la Défense va se retrouver à la tête de l’État avec deux élus, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale alors que le Premier ministre ne fait même pas partie de ce triumvirat », s’étonne Guy Nzouba Ndama, ancien président de l’Assemblée nationale, aujourd’hui dans l’opposition.

S’exprimant lors d’un meeting de soutien à l’opposant Nicolas Nguéma en garde à vue depuis dix-sept jours, le député de l’opposition, Maxime Zima Ebeyard regrette pour sa part que l’article 78 de la nouvelle Constitution si elle est adoptée, consacre une immunité à vie pour le président de la République et les parlementaires.