Le Gabon a annoncé hier mardi la tenue de ses élections présidentielle, législatives et locales le 26 août, pour lesquelles le président sortant Ali Bongo Ondimba et son parti partent pour l’heure grands favoris face à une opposition très désunie.

 

Le chef de l’Etat, 64 ans, élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba – qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans – et réélu en 2016, n’a pas encore annoncé sa candidature. Mais son tout puissant Parti Démocratique Gabonais (PDG), qui domine massivement le parlement, l’appelle son « candidat naturel » et Bongo mène depuis plusieurs mois une intense tournée dans tout le pays qui laisse peu de place au doute.

 

L’opposition, quant à elle, avance en ordre très dispersé, avec une quinzaine de personnalités ayant déjà annoncé leur intention de se présenter et d’autres, dont des ténors, qui n’en font pas mystère. Si ses opposants ne surmontent pas leurs divisions dans les deux mois à venir avant l’élection, M. Bongo, au pouvoir depuis près de 14 ans, partira largement favori pour décrocher un troisième mandat dans un scrutin à un tour, qui décidera donc du vainqueur à la majorité relative dans ce petit Etat d’Afrique centrale riche notamment en pétrole.

Un décret pris en Conseil des ministres a annoncé la « convocation du collège électoral pour l’élection du Président de la République, des Députés à l’Assemblée Nationale et des Membres des Conseils Départementaux et des Conseils Municipaux (…) le samedi 26 août 2023 ». Il fixe la date limite de dépôt des candidatures pour les trois élections au 11 juillet et la campagne électorale officielle, pour la présidentielle, s’étalera du 11 août à 00h00 au 25 août à minuit.

 

En 2016, Bongo avait été réélu de justesse, avec 5.500 voix d’avance sur l’opposant Jean Ping, qui avait dénoncé une élection truquée. L’annonce des résultats avait déclenché des violences dans la capitale, Libreville, qui avaient fait au moins cinq morts (quatre civils et un policier) selon le gouvernement, mais une trentaine, tués par balles par les forces de l’ordre, selon l’opposition.

 

Un AVC en octobre 2018 avait laissé Bongo de longs mois éloigné de la scène politique et une partie de l’opposition continue, quatre ans et demi après, de mettre en doute sa capacité physique à diriger le pays. La majorité, elle, dénonce des campagnes centrées essentiellement sur la santé du chef de l’Etat et « sans aucun autre programme ».