Un homme d’Etat doit savoir tenir sa langue. Pour ce faire, sa parole doit être rare, pertinente parce que instructive et utile. Il doit donc choisir très minutieusement ses interventions publiques et par conséquent les lieux où il les fait. Ce n’est pas un hasard si dès que le premier ministre français a décidé de participer à l’émission de grande écoute « On n’est pas couché », une polémique a éclaté sur ce choix contestable pour un homme d’Etat, a fortiori le premier ministre de France.

Ce type de rendez-vous télévisuel est un fourre-tout propice à tous les dérapages. Raison pour laquelle l’émission est enregistrée pour éviter que l’irréparable ne soit commis en direct.

Un homme qui aime les projecteurs

Mais Manuel Valls aime occuper le devant de la scène, afin de s’affirmer comme le dauphin du président Hollande et surtout de soigner sa cote de popularité coûte que coûte.

Ce penchant lui avait valu à Manuel Valls un véritable camouflet lors de son voyage peu réfléchi pour assister à un match de l’équipe de football de Barcelone, club si cher à son coeur. Depuis il a remboursé les billets de ses enfants et a juré qu’on ne l’y prendrait plus.

Une grave faute politique

Ce qu’il a fait ce samedi 16 janvier au soir dans l’émission « On n’est pas couché » est plus grave : c’est une véritable faute politique. Faute créant une tension inutile entre la France et le Gabon.

Pourquoi manquer de respect aux Gabonais, et à ainsi tous les Africains, en faisant un commentaire méprisant sur leur démocratie ?

Et puis en matière d’élections démocratiques le parti socialiste français est mal placé pour donner des leçons. Tout le monde se rappelle que l’élection entre Martine Aubry et Ségolène Royal pour le poste de premier secrétaire avait été volée pour éliminer Ségolène Royal.

Balayer devant sa porte

Faut-il aussi mettre en exergue tous les scrutins invalidés à chaque fois pour diverses pratiques délictueuses : affaire de faux électeurs notamment ?

M. Valls doit balayer devant sa propre porte avant de jeter des quolibets et des anathèmes. Il est premier ministre de la France, pas un individu lamda.
Sa faute politique est déjà lourde de conséquences ne serait-ce que du point de vue de la levée de boucliers soulevée contre sa propre personne et par ricochet contre le gouvernement socialiste français qu’il dirige.

Les donneurs de leçons socialistes semblaient une espèce en voie de disparition. M. Valls prouve qu’il n’en est rien. Lui le naturalisé ne perd aucune occasion pour jouer les rigoureux, preux chevalier de la laïcité et des valeurs républicaines.
La première des valeurs d’une République est le Respect. Cett valeur fondamentale exige de parler des gens avec mesure et lucidité.

Une compétence limitée, le défi de la grandeur

M. Valls a une licence d’Histoire. C’est bien. Mais il pourrait approfondir sa réflexion et surtout arrêter de se prononcer sur tout. Ses compétences théoriques sont limitées. Il le sait. Une licence d’histoire c’est un minimum pour jouer les Cassandre.

S’il se veut homme d’Etat, il doit présenter ses excuses, ou à tout le moins préciser sa pensée. Reconnaître ses erreurs est preuve de grandeur.

 

 

Crédit image : France Télévisions / Tout Sur l’Ecran – Diffusion 16/01/16.