Jean Ping a encore choisi la fuite en avant en n’acceptant pas sa défaite électorale confirmée par la Cour constitutionnelle qui lui attribue 47,24% des voix contre 50,66% au président réélu, ALI BONGO.

Dans une déclaration à la presse il continue de nier l’évidence : sa défaite, et d’en appeler à la communauté internationale. Pour faire quoi ? Remettre en cause les résultats d’un scrutin dans un pays souverain ?

Ping est certes sorti de son silence assourdissant depuis hier soir, mais il est encore sonné par son échec. C’est pourquoi il confond « déni de réalité » où il se morfond et « déni de droit » qui est une fiction qu’il vient d’inventer.

Il est battu et il le sait. Mais ses déclarations péremptoires et ses rodomontades ne peuvent s’effacer du jour au lendemain. Il a besoin de digérer sa défaite comme on dit avant de retrouver le chemin du réalisme.

Même s’il ne faut s’attendre rapidement à une telle évolution, à moins que les chefs d’Etat africains les plus en vue et les hommes d’Etat du monde entier amis du Gabon n’interviennent pour le ramener sur le droit chemin « celui du dialogue auquel le convie le président Ali Bongo, président de tous les Gabonais ».

Pourtant l’éthique de responsabilité devrait favoriser des retrouvailles rapides entre tous les protagonistes pour faire baisser la tension et permettre aux populations de passer à autre chose. C’est tout de même dommage qu’élections riment avec invectives, menaces et perturbations dans les pays africains. Beaucoup de temps et d’argent perdus pour rien. Et souvent c’est pire.

Savoir garder raison est une qualité qui distingue les grands hommes. Ping a tendance à verser dans la surenchère pour donner des gages à ses « amis » et autres commanditaires. Cela est compréhensible. Toutefois il y a une ligne rouge à ne pas dépasser pour ne pas exacerber les passions. La situation calme qui prévaut au Gabon est à préserver coûte que coûte dans l’intérêt bien compris des citoyens et de l’ensemble des habitants. Ceux qui veulent semer violence et chaos n’aiment pas ce pays qui a tous les atouts pour s’émanciper économiquement et socialement.

Un scrutin électoral n’est pas une fin en soi. On peut perdre une élection sans perdre son âme.

Pour le moment Jean Ping a perdu l’élection du 27 août. Il peut encore sauver son âme s’il choisit la paix et le dialogue. Et ce n’est pas trop tard pour le faire.