Le gouvernement du Gabon va présenter au Parlement trois projets de loi pour renforcer l’égalité entre les hommes et les femmes notamment en luttant contre les violences et les discriminations, a déclaré récemment la Première ministre gabonaise Rose Christiane Ossouka Raponda.

L’un des textes introduit le divorce par consentement mutuel. Et l’adultère, commis par l’homme ou la femme, pourra être un motif de séparation pour les deux époux, alors qu’il ne pouvait être invoqué que par l’homme devant le juge jusqu’à maintenant.

Aujourd’hui également, une Gabonaise doit « obéissance » à son mari en vertu de la loi. Les modifications prévues y mettront un terme, a assuré la cheffe du gouvernement.

 « Il était temps qu’on renforce cette protection des femmes en éliminant de manière progressive les discriminations et les violences » dont elles sont victimes, a plaidé Mme Ossouka Raponda.

Trois projets de loi ont été adoptés mardi en conseil des ministres, l’un portant sur « l’élimination des violences faites aux femmes », les deux autres visant à modifier le code pénal et le code civil, qui consacre encore aujourd’hui notamment la prééminence de l’homme dans le couple en faisant du mari l’unique chef de famille.

Ces projets doivent encore être votés par l’Assemblée nationale et le Sénat, mais le Parti démocratique gabonais (PDG) du président Ali Bongo Ondimba domine largement les deux chambres.

« Aujourd’hui, le mari est le chef de famille, la femme doit obéissance au mari et c’est le mari qui a le choix de la résidence » de la famille, explique encore Mme Ossouka Raponda. Grâce aux nouveaux projets de loi, la femme partagera avec l’homme le rôle de chef de famille, promet-elle.

Tout fait de violence domestique à l’égard d’un conjoint pourra également entraîner le divorce. « Il s’agit pour nous de protéger la famille dans son entièreté », explique la Première ministre.

Le projet de modification du code pénal élargit quelque peu le droit à l’interruption volontaire de grossesse, qui reste toutefois fortement conditionné. « Ce n’est pas encore le bon moment » de le libéraliser, a tempéré Mme Ossouka Raponda. Pour un avortement, l’état de détresse de la femme n’aura plus besoin d’être « grave » et l’exigence de l’avis du médecin pour le constater sera supprimée. Les projets de lois proposés par le gouvernement ont suscité une levée de boucliers au sein d’une partie de l’opposition gabonaise.