Le feuilleton électoral au Gabon se poursuit,  avec la coupure de l’internet et la suspension de la couverture médiatique par les chaines étrangères dont « RFI  TV 5 -MONDE  et France 24 ».

La présence d’observateurs internationaux a été écartée avant le scrutin.

Ainsi ce blackout médiatique  général ,laisse place à un huis-clos électoral, avec un moment de dépouillement des bulletins de vote « verrouillé ».

La transparence qui devait permettre à tous de surveiller  le décompte des voix ,acte essentiel ,pour désigner le vainqueur ,à l’issue du seul et unique tour de scrutin ,n’est pas au rendez-vous.

Ces différents actes posés, au mépris du droit élémentaire des citoyens de contrôler  les différentes étapes du processus, démontrent que le régime Bongo, après plus de 50 ans (règne du père et  du fils),est plus autocratique que jamais.

Même diminué par la maladie (AVC),Ali Bongo ,semble encore,bien tenir les rênes du pouvoir  et fait tout pour s’octroyer un troisième mandat présidentiel.

Son ancien opposant, Jean Ping  avait analysé la situation ,et en avait tiré la conclusion logique qu’il n’y aurait pas d’élection libre et démocratique et avait décidé de ne pas  poser de candidature.

Le déroulement des évènements ,lui donne raison.

Rien n’est laissé au hasard, pour cadenasser le verdict des urnes et les 18 adversaires de Bongo fils, ne sont, finalement que des faire-valoir.

Mais, si la situation gabonaise  fait débat ,sous diverses autres  pratiques ,les Etats d’ Afrique centrale ,à une ou deux exceptions près ,consacrent des « dynasties » au pouvoir.

Si les moyens d’y parvenir peuvent différer ,le résultat est bien le même : des familles  gouvernent ,comme dans les monarchies non constitutionnelles.

La question n’est pas morale ; elle est politique.

A cet égard ,les opposants gabonais ont fini par soutenir un candidat « consensuel »,Albert Ondo Osso ,pour challenger sérieusement l’héritier Bongo.

Ils ont eu tort (ces opposants), d’avoir attendu la 25 ème heure pour faire ce choix de bon sens.

Ils auraient dû opter pour la lucidité et l’efficacité, plus tôt,pour se donner de réelles chances de bousculer Ali Bongo, physiquement diminué.

Un tel choix aurait pu leur permettre de mobiliser davantage une frange importante des 850 000 électeurs gabonais.

L’opposition a raté une bonne occasion de peser ,de manière significative, et d’ébranler le régime .

Les cris d’orfraie de Ondo Osso qui dénonce des fraudes ,sont des coups d’épée dans l’eau.

Ce qu’il faut craindre  ,ce sont des échauffourées violentes,pendant et après la proclamation des résultats.

C’est cette crainte qui pousse les autorités à imposer, d’ores et déjà, un «  blackout médiatique ».

Pour réprimer à huis-clos et faire passer la pilule d’une nouvelle forfaiture contre la démocratie.