Le Parlement éthiopien a avalisé jeudi une décision récente du Conseil des ministres , de classer comme « organisation terroriste », le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui a longtemps dominé la vie politique éthiopienne et dirigeait jusque récemment la région du Tigré.
Cette résolution, adoptée unanimement par des députés acquis au parti au pouvoir, concerne également l’Armée de libération oromo (OLA), un groupe armé actif notamment dans les régions Oromia et Amhara.
La classification du TPLF en entité terroriste éloigne un peu plus la perspective de pourparlers de paix au Tigré, six mois après que l’armée fédérale y a lancé une vaste opération militaire pour y renverser les autorités régionales.
Le TPLF a dominé la coalition au pouvoir en Ethiopie entre 1991 et 2018, date de la nomination de Abiy Ahmed au poste de Premier ministre.
Les citoyens ordinaires ne seraient pas affectés par cette nouvelle mesure, selon le Procureur général d’Ethiopie, Gedion Timothewos, cité par l’AFP. Ce dernier a mis en garde d’éventuels pays étrangers de collaborer avec les deux groupes.
Pour le Centre d’information et de communication du Tigré, installé aux Etats-Unis, la mesure va déboucher sur des « arrestations en masse » et donnera plus de latitude au gouvernement pour persécuter les Tigréens, qui représentent environ 6% de la population.
Le Premier ministre Abiy a proclamé la victoire au Tigré fin novembre, lorsque l’armée a pris la capitale régionale Mekele, mais les dirigeants du TPLF restent en fuite et des combats persistent.
Le conflit a provoqué une crise humanitaire grave, Médecins sans frontières (MSF), s’inquiétant mercredi de niveaux “alarmants” de malnutrition au sein de la population du Tigré.
L’Organisation internationale pour les migrations de l’ONU (OIM), estime qu’un million d’habitants de la région ont fui leur foyer en raison de la crise.