Le Nobel de la paix remis au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a appelé mardi le G20 à soutenir les économies africaines rendues vulnérables par le nouveau coronavirus en allégeant leur dette et en préparant un plan d’aide financière d’urgence d’une valeur de 150 milliards de dollars.

La pandémie « pose une menace existentielle aux économies des pays africains », a déclaré le président éthiopien dans un communiqué. Selon lui, l’Éthiopie travaillait « étroitement avec d’autres pays africains » pour présenter officiellement cette demande d’aide.

La dette pèse lourdement sur de nombreux pays africains, mal équipés pour faire face au choc économique qui s’annonce, car dans plusieurs de ces pays le service de la dette est supérieur au budget consacré par les États à la santé, relève le communiqué du président Abiy, relayé par l’AFP. « De la même manière que le virus ne connaît aucune frontière, notre réponse ne devrait connaître aucune frontière », a-t-il ajouté.

L’Arabie saoudite, qui préside actuellement le G20, a appelé la semaine dernière à l’organisation prochaine d’un sommet « virtuel » de ce regroupement des 20 principales puissances économiques mondiales, pour coordonner la réponse au coronavirus.

Le président français, Emmanuel Macron, a indiqué lundi s’être accordé avec son homologue chinois, Xi Jinping, sur la nécessité d’un sommet extraordinaire du G20 sur les aspects sanitaire et économique de la crise du coronavirus. Après avoir longtemps été épargnée par le virus, l’Afrique a vu les cas de personnes affectées se multiplier ces derniers jours.

Les systèmes sanitaires africains, souvent très fragiles, pourraient rapidement être dépassés par l’ampleur de la pandémie, ont mis en garde des experts. Les économies africaines seront aussi vulnérables devant le « déclin dramatique des exportations, l’interruption des chaînes (de ravitaillement) international et la raréfaction des voyages et du tourisme », a ajouté le président éthiopien Abiy.

Ce plan d’aide financière de 150 milliards de dollars (138 milliards d’euros) inclurait un soutien budgétaire de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), selon ce même communiqué. Pour alléger la dette, Abiy propose que les intérêts sur les prêts des gouvernements soient effacés, de même que la dette des pays à faibles revenus.