Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, titulaire du prix Nobel pour la paix

Le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles du Tigré ont conclu hier mercredi à Pretoria, un accord de cessation des hostilités, à moins de 48 heures du 2e anniversaire du conflit meurtrier qui les opposent dans le Nord de l’Ethiopie.

« Les deux parties au conflit éthiopien se sont formellement mis d’accord sur une cessation des hostilités, ainsi que sur un désarmement méthodique, ordonné, en douceur et coordonné », a annoncé le Haut représentant de l’Union africaine (UA) pour la Corne de l’Afrique, l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, qui dirigeait la troïka de médiateurs.

Les chefs des deux délégations se sont serré la main après avoir signé cet accord qui prévoit aussi, selon M. Obasanjo, « un rétablissement de l’ordre public, des services (au Tigré), un accès sans entrave des fournitures humanitaires, la protection des civils, entre autres ».

« Ce moment n’est pas la fin du processus de paix, mais son début. La mise en oeuvre de l’accord de paix signé aujourd’hui est essentiel », a-t-il averti. Les détails des dispositions de l’accord et de sa mise en oeuvre n’ont pas été dévoilés dans l’immédiat, selon l’AFP.

Les médiateurs n’ont ainsi pas indiqué ce que prévoit le document concernant les autres acteurs du conflit, particulièrement l’armée de l’Erythrée voisine : Ennemie jurée des dirigeants tigréens, elle épaule l’armée fédérale éthiopienne au Tigré qui lui est frontalier. Asmara n’a pas réagi dans l’immédiat.

L’armée éthiopienne reçoit aussi le soutien de troupes régulières et milices des régions de l’Amhara et de l’Afar voisines du Tigré.

Les deux parties signataires « ne sont pas les deux seuls groupes ayant un rôle à jouer pour la paix en Ethiopie », a relevé l’ancienne vice-présidente sud-africaine Phumzile Mlambo-Ngcuka, membre de la troïka, demandant aux signataires de “partager cet accord” afin que « de nombreux autres y adhèrent ».

Le chef de la délégation du gouvernement éthiopien, Redwan Hussein, Conseiller à la Sécurité nationale du Premier ministre Abiy Ahmed, a salué “l’engagement constructif” des belligérants « pour mettre fin à cet épisode tragique ».

Cet accord montre « la volonté des deux parties de laisser le passé derrière eux », a abondé Getachew Reda, qui dirige la délégation des autorités rebelles du Tigré, disant espérer que « les deux parties respectent leurs engagements ».